avril 05, 2007

LA MOBILISATION CONTINUE CONTRE LE RAPATRIEMENT DE NOS COMPATRIOTES HAITIENS...

Mobilisation pour éviter le rapatriement d'une centaine d'Haïtiens


Des leaders communautaires ont manifesté, hier jeudi, à Miami pour empêcher le rapatriement d'une centaine de « boat people » haïtiens arrivés à Halladale Beach à bord d'une embarcation de fortune. La difficile traversée des compatriotes qui partaient de Port-de-Paix, a duré 21 jours.

« Les Haïtiens ont aussi le droit », scandaient en anglais quelques leaders communautaires opposés au rapatriement forcé par l'immigration américaine d'une centaine de voyageurs clandestins arrivés, mardi, en Floride à bord d'une embarcation de fortune. Des manifestants dont Adeline Jean Louis et Ovida Alva ont porté des pancartes écrites en anglais pour dénoncer le caractère discriminatoire de la politique migratoire des États-Unis vis-à-vis d'Haïti.

Les activistes de la communauté haïtienne de Penbroke Pines à Miami, rapporte Miami Herald, ont à nouveau demandé à l'administration Bush d'accorder un « statut d'immigrant temporaire » aux Haïtiens, dont une douzaine d'enfants, qui ont défié pendant vingt-et-un jours les vagues sauvages de la mer à bord d'une embarcation de fortune. L'un des voyageurs clandestins est décédé lors de la difficile traversée.

La politique « wet foot/dry foot » (Ndlr : pied sec/pied mouillé) appliquée par les autorités américaines en faveur des clandestins cubains arrivés aux Etats-Unis a été dénoncée par une douzaine de leaders de la communauté haïtienne mobilisés à Little Haiti. « C'est une politique discriminatoire, disent-ils, que les autorités américaines adoptent en faveur des cubains qui arrivent à toucher le sol de solliciter le statut d'immigrant. Les Haïtiens n'ont pas ce droit. »

La directrice de l'association Femmes haïtiennes de Miami, Marleine Bastien, estime qu'il est injuste d'expulser les Haïtiens. Le congressman Kendrick Meek a, adressé une correspondance aux autorités municipales leur demandant que les boat people ne soient pas placés dans un centre de détention en dehors de South Florida.

Le maire adjoint de North Miami, Philippe Desrose, et Jean Monestime, candidat aux prochaines élections prévues dans la région, réclament de leur côté l'application intégrale de la loi dite "pied sec, pied mouillé" en faveur des Haïtiens.

"C'est un manque d'équité et une politique dépourvue de tout souci sécuritaire que de renvoyer chez eux tous les Haïtiens arrivant illégalement aux Etats-Unis", s'est indignée Marlène Bastien. Elle en a profité pour appeler les familles concernées à entrer en contact d'urgence avec les représentants de la communauté haïtienne de Miami afin de pouvoir identifier leurs proches qui se trouvaient parmi les voyageurs.

Les survivants dont 12 enfants sont arrivés littéralement épuisés, déshydratés et affamés. Selon les témoignages de plusieurs d'entre eux, depuis une semaine ils n'avaient plus rien à manger. Blessés et victimes d'une déshydratation avancée, trois se trouvaient, mercredi soir, dans un état critique.

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