mai 18, 2007

FRANCK CINÉ, UN ACTIONNAIRE DE LA SOCABANK A ÉTÉ APPRÉHENDÉ PUIS RELÂCHÉ

Franck Ciné appréhendé puis relâché

M. Franck Ciné, actionnaire à la Socabank et PDG de la HAITEL, a été appréhendé, lundi matin vers 10 h à son bureau de Pétion-Ville par la Police nationale d'Haïti sur un mandat émis par le juge d'Instruction Patrick Métellus. Il a été conduit au cabinet du juge instructeur pour être entendu sur dénonciation de l'Etat haïtien.

Étant donné qu'il a été arrêté sur un mandat d'amener, le juge a libéré Franck après son interrogation. Mais il reste un inculpé à la disposition de la Justice.

Accompagné de ses avocats au cabinet du juge Métellus, M. Ciné a nié les faits qu'on lui reproche. Il s'était constitué partie civile dans l'affaire SOCABANK/BRH.

Selon une source généralement bien informée, M. Franck Ciné a fait remarquer au juge que la dénonciation qui fait état de la faillite de la Socabank est inadmissible. On parle de faillite, alors que les dirigeants actuels de la Socabank mis en place de force par la Banque centrale a publié en janvier 2004 un rapport sur les trois mois de leur gestion, lequel révélait un profit net de près de 11.000.000 gdes pour le premier trimestre qui a pris fin le 30 décembre 2006", selon la même source.

" De deux choses l'une : ou bien la notion de faillite n' a aucun sens ou bien la Socabank n'a jamais été en situation de faillite. On n'a jamais vu dans aucun pays du monde, une banque en faillite et le premier mois d'une prise de contrôle, dégager un profit net de près de 11 millions de gourdes", a lancé Me Camille Leblanc, un des avocats de M. Franck Ciné.

«Il s'est porté acquéreur des actions de la Socabank sur conseil de la Banque de la République d'Haïti (BRH). Il a investi 70 millions de gourdes d'actions et une semaine plus tard, la BRH a acheté l'action à 50 gdes», a ajouté Me Leblanc, membre du conseil d'avocats assurant la défense des intérêts de M. Franck Ciné, le président directeur général de la Haïtel S.A

Concernant la faillite de la Socabank, un arrêté présidentiel pris le 19 janvier 2007 a appuyé une décision de la Direction générale des Impôts (DGI) d'engager trois avocats chargés d'assister et de représenter l'Etat haïtien dans les poursuites nécessitées par l'état d'insolvabilité de la SOCABANK. La faillite de cette banque commerciale a provoqué un scandale qualifié de " Socagate" au Sénat de la République qui a voté à la va-vite une résolution en sa faveur. Cette résolution a été dénoncée par le sénateur Jean Gabriel Fortuné. «C'est extrêmement grave que des sénateurs se soient engagés dans une entreprise de consolidation d'une véritable mafia financière en Haïti, contre de justes mesures de la BRH et de l'État haïtien visant la préservation et la sauvegarde de certains intérêts», a lâché le parlementaire.

Rappelons qu'après le vote suspect du Sénat de la République, une commission sénatoriale d'enquête a été formée en vue de faire lumière sur les accusations du sénateur Gabriel Fortuné contre certains de ses collègues.

Cette commission, dans un long rapport, dit ne pas trouver de preuves pouvant lui permettre de confirmer ou d'infirmer les accusations accablantes du parlementaire du Sud. Le sénateur Gabriel Fortuné avait en effet accusé certains de ses collègues de recevoir des pots-de-vin pour voter une résolution en faveur de la Socabank, de participer à un trafic de drogue de visas américains.

La commission invite, toutefois, le bureau du Sénat à confier l'enquête à une autre instance qui peut faire toute la lumière sur cette affaire. Dans ce rapport lu devant l'Assemblée, les membres de la commission ont dit regretter que le 3e sénateur du Sud n'ait pas fourni de preuves pouvant leur permettre de fixer les responsabilités dans ce dossier. 32 personnalités ont été entendues dans le cadre de l'enquête qui avait aussi pour objectif de redorer le blason du Grand corps.
J.R.F.

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