mai 18, 2007

LA PROTECTION DE NOS ENFANTS PAR LES AUTORITÉS PUBLIQUES

Haïti se dote d'instruments juridiques pour défendre les enfants


Deux conventions internationales - l'une sur l'âge minimum adoptée en 1973 et l'autre sur les pires formes de travail des enfants adoptée en 1999 - ont été ratifiées à l'unanimité en début de semaine par les sénateurs et députés réunis en Assemblée nationale. Un geste salué par plusieurs secteurs du pays. Zoom sur la convention de l'OIT.


La ratification de la convention sur l'âge minimum est saluée par diverses personnalités travaillant dans le domaine de l'enfance. « Haïti fait un pas dans la bonne direction. Ainsi, le pays se lance dans la lutte pour la protection des droits des enfants», a lâché le député de Ouanaminthe, Joseph Saintilma, président de la Commission des droits des enfants à la Chambre basse. Il félicite ses collègues parlementaires qui ont ratifié la convention à l'unanimité. Il exhorte le gouvernement à soumettre rapidement aux deux Chambres des projets de loi pouvant interpréter et renforcer ladite convention.

« C'est un pas positif qui vient d'être franchi dans la longue lutte pour faire respecter les droits des enfants haïtiens. Nous saluons le gouvernement et le Parlement pour la ratification de la convention », a indiqué pour sa part Alix Jean, secrétaire administratif à la Coalition haïtienne de défense des droits de l'enfant (COHADDE).

Jean Alix invite, par ailleurs, les autorités gouvernementales à renforcer les institutions étatiques œuvrant dans le domaine de l'enfance. Il promet l'appui de sa coalition à toute initiative visant à assurer le bien-être des enfants du pays. Aussi plaide-t-il en faveur d'un véritable partenariat entre l'État et la société civile pour une meilleure protection des jeunes Haïtiens.

Le ministre des Affaires sociales et du Travail, Gérald Germain, a lui aussi laissé éclater sa joie après la ratification de la convention de l'OIT. « Je suis très content de voir ratifier à l'unanimité la convention sur l'âge minimum déposée au Parlement. Cela témoigne de la volonté des parlementaires de protéger les intérêts de nos enfants. »

« Le renforcement de la capacité du ministère à travers ses différentes institutions, l'inspection des entreprises employant des enfants », sont autant de mesures annoncées par le ministre Germain afin de faire respecter toutes les lois ayant rapport au travail des enfants.





Adoptée en juin 1973 à Genève par l'Organisation internationale du travail (OIT), la Convention sur l'âge minimum fait obligation aux États d'abolir effectivement le travail des enfants. Les États ont aussi la responsabilité d'élever l'âge minimum d'admission à l'emploi à un niveau ne remettant pas en cause le développement physique et mental des enfants.

Le document laisse à chaque pays où le document est en vigueur la liberté de fixer l'âge minimum de travail des enfants vivant sur son territoire. « Une fois l'âge minimum de travail fixé, aucune personne d'un âge inférieur ne devra être admise à l'emploi ou au travail dans une profession quelconque », stipule le document en son article II. Une autre mise en garde est lancée aux pays signataires dans l'alinéa 3 de ce même article : « L'âge minimum du travail des enfants ne devra pas être inférieur à l'âge auquel cesse la scolarité obligatoire, ni en tout cas à quinze ans. »

La convention de l'OIT protège aussi les adolescents contre tout type d'emploi ou de travail pouvant avoir des conséquences néfastes sur leur santé, leur moralité ou leur sécurité. « L'âge minimum d'admission à tout type d'emploi ou de travail qui, par sa nature ou les conditions dans lesquelles il s'exerce, est susceptible de compromettre la santé, la sécurité ou la moralité des adolescents ne devra pas être inférieur à dix-huit ans », lit-on dans l'alinéa 1 de l'article III du document.

En Haïti, le Code du travail fixe à 15 ans l'âge minimum de travail des enfants.

Jean Pharès Jérôme
pjerome@lenouvelliste

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