juin 04, 2007

LA TRAQUE DES TRAFIQUANTS DE DROGUE EN HAITI

« Un coup de filet historique »

Des trafiquants de drogue très actifs sont sous les verrous. La police parle de coup de filet historique en poursuivant ses investigations.

Jeudi matin, à Léogâne, environ 420 kilos de cocaïne ont été saisis par des agents de la PNH à l'issue d'une course poursuite. Appuyés par des Casques bleus, ces policiers ont interpellé dix personnes dont trois de leurs frères d'armes et deux colombiens.

Trois fusils automatiques, deux pistolets calibres 9 millimètres, un revolver 38, trois véhicules tout-terrain, des plaques d'immatriculation type officiel et service de l'État et deux radios de communication qui étaient en possession des trafiquants ont été saisis.

Quelques heures seulement après cette opération, une perquisition à l'un des refuges des trafiquants, à Laboule 12, a permis de trouver une importante quantité d'armes, des munitions et d'autres équipements, a indiqué le chef de la police, Mario Andrésol, revenant d'une séance de travail du CSPN au Parlement.

Selon Andrésol, les trafiquants arrêtés ne sont pas à leur coup d'essai. « Ils opèrent depuis longtemps », a-t-il révélé en mettant en garde contre la libération de ces criminels par des magistrats corrompus.

« Il y a quelques mois, en Plaine, des membres de ce même réseau avaient ouvert le feu sur une patrouille policière. Après une riposte, ils avaient dû abandonner environ 372 kilos de cocaïne et un véhicule tout-terrain de plaque location », a confirmé un policier de la Brigade de lutte contre les stupéfiants (BLTS).

« Le véhicule avait permis de remonter jusqu'à Boulé Yves Pierre également arrêté à Léogâne », a précisé cet agent de la force publique visiblement satisfait de ce coup de filet.

Comme le directeur général de la Police nationale, il s'est réjoui que ce soit les renseignements obtenus par des éléments de la PNH qui ont conduit à cette saisie qualifiée d'historique dans les annales de la PNH dont le déploiement remonte à juin 1995.

« Nous savions que les trafiquants utilisent des aérodromes dissimulés à la campagne. Et dans ce cas-ci à Côte-de-fer, dans le Sud-Est », a poursuivi le policier qui semble n'avoir aucun état d'âme ni même de la peine pour les trois policiers, deux de la Brigade de Recherches et d'Intervention (BRI) et un de la Compagnie d'Intervention et de Maintien d'Ordre (CIMO) épinglés lors de cette intervention.

Malgré les conditions difficiles nous sommes fermes au poste, a -t-il répété en rappelant combien il est difficile, dépourvus de personnel et d'équipements adéquats de surveiller nos 1500 kilomètres de côtes et les 360 kilomètres de frontière qui nous séparent de la République dominicaine.

Une République voisine qui a déployé, début mai, plusieurs centaines de soldats le long de cette ligne frontalière afin de réduire le volume de cocaïne qui transite sur son territoire avant d'atteindre les États-Unis. Le puissant voisin à qui le président René Préval, début mai 2007, avait sollicité l'aide afin de combattre le fléau de la drogue. Lors d'un tête-à-tête avec son homologue George Bush, Préval avait souligné que son pays, dépourvu de moyens ne pouvait pas mener cette lutte tout seul.

« Tant que la demande existe, il y a aura de la production et Haïti sera toujours utilisé comme pays de transit », avait-il fait valoir.

Par ailleurs, Washington reconnait les efforts réalisés par Haïti dans la lutte contre la drogue, et révèle récemment que plus d'une quarantaine de vols d'aéronefs suspects venant du Venezuela, avaient atterri en Haïti sur des pistes clandestines au cours des derniers mois.

Des pistes dont les coordonnées GPS peuvent être communiquées dans la perspective de leur destruction, estime-t-on.

En dépit de ses moyens limités, la PNH parvient à nuire les trafiquants. Une nuisance qui pourrait, parallèlement à celle annoncée contre la corruption, provoquer une nouvelle hausse de l'insécurité. C'est du moins ce que croit M. Edmond Mulet, le représentant du Secrétaire général de l'ONU en Haïti.

Les noms des trafiquants de drogue arrêtés à Léogâne.
Lambert André (policier affecté à la Brigade de Recherches et d'Intervention )-

Rosemond Jean Charles (policier affecté à la Brigade de Recherches et d'Intervention )-
Clergé Gilbert (CIMO)

Esteban Juan Gonzalez (Colombien)-

Alvarado Ruben (Colombien)-

Boulé Pierre-Yves

Bernard Piquion Auguste

Fils Saintaigne

Plantin Robert

Delisca Jean Bruby.

Aucun commentaire: