août 14, 2007

IL FAUT PROTÉGER LES DROITS DE NOS ENFANTS...

A quand la fermeture de la prison des mineurs ?

Quelque 159 enfants en conflit avec la loi sont écroués à la prison des mineurs à Delmas 33 et à Pétion-Ville. Jugée leur détention illégale, la Commission consultative sur la détention préventive prolongée exige la fermeture de la prison ainsi que le transfert des mineurs au Centre d'accueil de Carrefour.

« Fermeture immédiate de la prison de Delmas 33 et le transfert des détenus mineurs des deux sexes au Centre d'accueil de carrefour conformément à la loi; transformation et la reconversion de la prison de Delmas 33 en centre de transit», telles sont, entre autres, les recommandations faites par la Commission consultative sur la détention préventive prolongée au gouvernement Alexis.

Selon les membres de la commission qui ont présenté, lundi, dans les locaux du ministère de la Justice, un rapport partiel sur la problématique de la détention préventive prolongée des mineurs dans la juridiction du tribunal de première instance de Port-au-Prince la détention des mineurs en conflit avec la loi est une violation de leurs droits. « Contrairement au vœu de la loi du 7 septembre 1967, les mineurs en conflit sont en détention préventive prolongée », déclare Jean Frédéric Bénèche, président de la commission chargée de travailler sur la détention des mineurs.

Comme les adultes, les mineurs sont placés en détention préventive prolongée. Sur les 130 mineurs incarcérés à Delmas 33, seulement six sont déjà jugés. Certains de ces mineurs comptent plus de trois ans de détention. Selon ce que révèle la commission dans son 2e rapport présenté, en présence du ministre de la Justice, Me René Magloire.
« 12 cas de détention préventive prolongée allant de 850 à 1135 jours ; 19 cas allant de 600 à 778 jours, 25 cas allant de 421 à 575 jours, 35 cas de 201 à 391 jours et 21 de 73 à 161 jours ».

Si la prison de Delmas 33 est strictement réservée aux mineurs, tel n'est pas le cas à Pétion-Ville. « La commission a constaté que la DAP n'a fait aucune séparation entre mineures et majeures dans la prison des femmes de Pétion Ville, déplorent les membres de la commission avant d'ajouter: Aucune séparation n'est également effectuée en fonction de la nature des infractions commises et des condamnations prononcées. Le nombre de personnes en détention serait le double de la capacité de la prison. »

Les mineurs emprisonnés sont âgés entre 11 et 17 ans. La plupart sont accusés de vol à main armée, de viol, tentative d'assassinat, séquestration... D'autres, cependant, sont gardés en prison pour des délits mineurs. « Un mineur de 13 ans a été condamné par un juge de paix de Delmas, le 13 juillet 2007, à deux mois d'emprisonnement pour vol de cigarettes », rapporte Me Jean Frédéric Bénèche.

Par rapport à la situation d'enfer qui existe dans les centres de détention pour les adultes, les membres de la commission constatent que les conditions d'incarcération sont moins sévères à Delmas 33. « Les conditions de détention sont moins sévères, note la commission dans son deuxième rapport. Il semble exister une prise en charge des mineurs dans divers domaines. Un poste de télévision est placé dans chacune des trois cellules. » La commission estime malgré tout que beaucoup reste à faire en vue d'une prise en charge effective des enfants en conflit avec la loi.

« Un groupe de travail va être créé afin d'appliquer les recommandations de la commission », a annoncé le ministre de la Justice Me Magloire qui se montre sensible au sort des mineurs emprisonnés.

Péguy André Joseph et
Wanzor Beaubrun

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