août 31, 2007

PLAIDOIRIE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Plaidoirie contre les violences faites aux femmes
Amos Cincir
cincir2005@yahoo.fr

En Haïti comme un peu partout à travers le monde, les femmes sont victimes de violences. Bon nombre de celles infectées par le VIH/Sida ne sont pas prises en charge. Cette problématique est au coeur des discussions au cours d'un atelier de travail organisé à Moulin-sur-Mer les 28 et 29 août 2007. L'occasion pour les participants de plaider en faveur d'une meilleure prise en charge des femmes victimes et vivant avec le VIH/SIDA.


La violence sexuelle constitue un problème de société assez grave en Haïti, en dépit des efforts des associations de promotion des droits humains et des autorités gouvernementales, ce phénomène continue d'allonger quotidiennement la liste des victimes », s'est indignée la responsable de la section de droits humains au sein de Action aid international, Rose-Anne Auguste. Elle s'exprimait mardi lors de la cérémonie d'ouverture d'un atelier de travail de deux jours réalisé par les responsables de Action aid international (AAI) autour du thème : « Les femmes sont au coeur de la vie, combattons la violence et le VIH/SIDA avec les femmes organisées ».

Selon Mme Auguste, cet atelier s'inscrit dans le cadre d'une campagne internationale de sensibilisation, lancée depuis 2006 par AAI, dans la lutte contre les violences faites aux femmes et la discrimination contre les PVVIH. Cette campagne a pour objectif de formuler et d'améliorer les programmes et les politiques qui entendent combattre le VIH/SIDA et de réduire le taux des violences faites aux femmes.

L'année dernière, Fonds Mondial et PEPFAR ont fournis 60 millions de dollars américains pour lutter contre la pandémie du sida en Haïti. Mme Auguste souhaite que ces fonds soient bien utilisés au profit des personnes nécessiteuses.

Elle a également fait savoir que cette campagne est le début d'une longue bataille. « Il faut du temps et la collaboration de toutes les couches de la population haïtienne pour arriver à combattre cette problématique dans toutes les sphères de la société », a-t-elle ajouté.

Intervenant lors de la première journée, Alejandra Scampini Franco, représentante de Action Aid International au Brésil, a précisé que cette activité a aussi pour but de mettre sur pied un plan national de financement et de lutter contre la stigmatisation dont sont souvent victimes les femmes vivant avec le VIH/Sida.

Mme Auguste a, par ailleurs, soulevé les actes de sauvagerie et de barbarie sur des femmes en prenant l'exemple des pénis trafiqués par les violeurs, des pénis transformés en gourdin en y incrustant des billes en or et en plomb. Continuer >

La responsable de la section des droits humains à AAI, se plaint du fait qu'en dépit de l'ampleur de ce fléau seulement 33 institutions à travers tout le pays soient en mesure d'apporter une assistance aux personnes qui en sont victimes. De plus, elle déplore du fait que l'Université d'état d'Haïti (UEH) étant centre de formation et de recherche ne soit pas en mesure d'effectuer des recherches approfondies et soit incapable d'intensifier des débats à ce sujet.

De nombreux témoignages de personnes séropositives, dont une jeune mère de deux enfants voulant garder l'anonymat, ont marqué l'ouverture de cet atelier. « Je n'ai pas honte d'être séropositive », a-t-elle martelé. Elle a plaidé en faveur d'un engagement actif dans toutes les sphères de la société des PVVIH. Elle invite toutes les personnes de la société à faire un test de dépistage du SIDA en vue de savoir son statut sérologique afin de mieux se comporter.

Mme Auguste a toutefois annoncé que, pour les prochains six mois AAI compte organiser 5 journées de sensibilisation de masse dans plusieurs villes de province notamment Jacmel, Lascahobas, Thiotte, Jérémie et Port-au-Prince. Et du même coup encourager la construction de coalition, établir un partenariat de solidarité avec les organisations de PVVIH au niveau local, national, régional et international afin de définir une politique nationale de sensibilisation en faveur des femmes victimes.

D'autres projets comme : 12 émissions radio Télédiffusées contre la stigmatisation et les violences faites aux femmes, fabrication de 15 grands panneaux publicitaires et l'organisation d'une grande journée de sensibilisation le 30 Novembre 2007 seront prochainement lancés .

Lors des travaux en ateliers, les participants ont fait plusieurs propositions en vue d'améliorer leur sort. « Faire la promotion des droits et des devoirs des femmes victimes de violences et du VIH /SIDA, adopter des mesures contre toutes formes de discrimination et de violences dont elles sont victimes, Créer plus de centres spécialisés pour prendre en charge les personnes séropositives et celles qui sont victimes de violences » sont quelques-unes des propositions faites en la circonstance.

Ont pris part à cette cérémonie, les représentants des institutions suivantes : l'OEA, ONUSIDA, le Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF), l'USAID, le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le Réseau femmes candidates pour gagner (RFCG), pour ne citer que celles-là.

Les cas de viol sont dans le quotidien des femmes et des filles en Haiti.
-l'Association solidarité des femmes haïtiennes (SOFA), au cours d'un recensement de six mois des centres douvanjou organisé en décembre 2006, a rapporté qu'elles avaient enregistré 396 cas de viol
-Plus d'une cinquantaine de viols ont été enregistrés durant le carnaval 2007.

Amos Cincir
cincir2005@yahoo.fr

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