octobre 20, 2007

HAITI PARTICIPE À LA 17e RÉUNION ANNUELLE SUR LA DROGUE ET LE CRIME...

Haïti à la 17e réunion annuelle sur la drogue et le crime


Une délégation haïtienne a laissé le pays vendredi dernier en vue de participer à la 17e réunion des chefs de service chargés du Plan national de lutte contre le trafic illicite des drogues (HONLEA) qui se tient à Quito, en Equateur, du 15 au 19 octobre 2007.

Cette délégation est composée de M. Audain Fils Bernadel, chargé mission au Cabinet particulier du ministre de l'intérieur et des collectivités territoriales; M. Antoine Atouriste, directeur du Centre d'Information et de Coordination Conjointe (CICC); Me Max Gédéon Boutin, chargé de la réduction de l'offre à la commission nationale de lutte contre la drogue (CONALD), et de M. Patrice Israël, commissaire de police, responsable du Bureau de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (BLTS).

L'objectif de cette conférence organisée par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) est de permettre aux responsables de l'application des plans nationaux anti-drogue de l'Amérique, (y compris les Etats-Unis, la Colombie, l'Argentine, le Panama, et deux pays les plus sollicités depuis quelque temps par les narcotrafiquants, Haïti et la République dominicaine) et des Caraïbes de se rencontrer pour évaluer et définir de nouvelles stratégies face à l'intensité du trafic de la drogue au niveau de ces régions et de coordonner leurs actions pour faire échec aux narcotrafiquants qui veulent prendre en otage l'axe Caraïbes-Amérique.

Les participants à cette importante réunion seront invités à communiquer des informations sur les mesures prises par leur pays pour renforcer la coopération régionale et sous-régionale dans les domaines tels que les enquêtes communes, la formation en matière de détection et de répression et la mise en commun de renseignements et de données d'expérience concernant les mesures de lutte contre le trafic de la drogue.

Des groupes de travail spéciaux seront créés pour examiner les problèmes posés par le trafic de la drogue dans la région et pour favoriser des débats informels et des échanges de vue ouverts, en regard de l'objectif qui est de resserrer la coopération entre les différents services de détection et de répression.

A l'issue des consultations concernant l'évolution de la situation dans la région, les groupes de travail seront invités à examiner respectivement les thèmes suivants :

- Culture et trafic de cannabis en Amérique latine et dans les Caraïbes : l'abus de cannabis constitue un problème croissant en Amérique latine et dans les Caraïbes. La quantité d'herbes de cannabis saisie en 2005 dans la région représentait 11% du total mondial. La culture du cannabis reste une menace constante pour l'ordre public dans les zones rurales et les niveaux de consommation signalés par les pays de la région reflètent les niveaux de production.

- Blanchiment d'argent et activités criminelles connexes en Amérique latine et dans les Caraïbes : à cet effet, le groupe de travail examinera les méthodes, les tendances et les caractéristiques actuellement observées dans les tentatives de blanchiment de fonds d'origine criminelle et les mesures prises par les Etats de la région pour décourager ce type d'activités et prévenir l'utilisation abusive d'institutions financières. Les activités de sensibilisation et de formation étant indispensables pour que les mesures de prévention, de détection et de répression soient efficaces, les intervenants seront priés de donner des informations sur les mesures adoptées pour renforcer les institutions du secteur financier, ainsi que sur les pouvoirs, les formations et les capacités en matière d'enquête dont ont bénéficié les services chargés d'appliquer la législation visant à lutter contre le blanchiment d'argent.

- Trafic et commercialisation de stimulants de type amphétamine : l'abus de stimulants de ce type (STA) augmente dans la région, et la prise de conscience de la menace qu'il représente pour les communautés est insuffisante. Dans certains cas, les services de détection et de répression manquent de compétence et du savoir-faire nécessaires pour lutter efficacement contre le trafic de STA, tandis que dans un certain nombre de pays de la région, l'absence de législation empêche les autorités de poursuivre les personnes qui se livrent à la fabrication de ces stimulants et à l'importation et au détournement de substances chimiques non placées sous contrôle qui servent à cette fabrication illicite. Les participants auront la possibilité de fournir des informations sur les tendances actuelles de la contrebande, les modes opératoires utilisés, les groupes de trafiquants impliqués, l'étendue et la nature de ces organisations criminelles et l'utilisation qu'elles font de l'internet pour faciliter le trafic.

Selon le directeur du CICC, Antoine Atouriste, l'Administration Préval/Alexis a décrété la permanence dans la lutte contre le trafic illicite de la drogue et les crimes transfrontaliers. Après le sommet de la République dominicaine en mars dernier, le gouvernement de la République, selon M. Atouriste, à travers un ensemble d'institutions mises en place, décide de renforcer ses structures et de multiplier ses efforts en vue de rendre de moins en moins vulnérable le territoire haïtien visé de plus en plus par les narcotrafiquants. Peu avant son départ, M. Atouriste a salué également le travail colossal que réalise l'actuel ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, M. Paul Antoine Bien-Aimé, qui développe une politique de contrôle systématique de toutes les frontières du pays. A travers la réhabilitation de tous les postes frontaliers, le ministère de l'Intérieur, en partenariat avec l'OIM, et à travers le CICC, monte de multiples brigades regroupant l'immigration, la douane, la police et les services de renseignements en vue de contrer plus efficacement les actions malhonnêtes des contrebandiers et narcotrafiquants.

On espère que ces mesures du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales permettront effectivement de réduire la porosité de nos frontières. Rappelons cependant que le CICC, depuis sa réouverture, il y a seulement quelques mois, est à pied d'oeuvre à travers le pays et s'active à répertorier, de concert avec la DEA, des pistes clandestines utilisées par les narcotrafiquants, comme c'était le cas à Tiburon, en vue de permettre également aux autorités haïtiennes de mettre la main aux collets des criminels.

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