décembre 03, 2007

DÉCENTRALISATION POUR LE RENFORCEMENT DE L'ÉCONOMIE DES PROVINCES

Lutte contre la contrebande, l'asphyxie de la province


Certaines mesures drastiques de l'Exécutif visant à combattre la contrebande et la corruption asphyxie davantage des ports de province. Députés et sénateurs cherchent à desserrer l'étau de la Douane. Au nom de la décentralisation !

Les membres de la commission de l'Economie et des Finances de la Chambre des députés aidés par des sénateurs cherchent à desserrer, mercredi, l'étau de l'Exécutif qui veut faire de la lutte contre la contrebande et la corruption dans les villes de province son cheval de bataille. D'un seul élan, les parlementaires ont dénoncé auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Daniel Dorsainvil, et du Directeur général des Douanes, Jean-Jacques Valentin les retards accumulés dans le processus de dédouanement de certaines marchandises.

« Le délai de dédouanement d'un véhicule dépasse deux mois dans les ports de Saint-Marc et de Miragôane », s'est offusqué un député lors des discussions avec les officiels. Ces deux ports, se plaint le parlementaire, sont sévèrement frappés par les mesures de la Direction générale des Douanes pour combattre la contrebande et la corruption. Depuis le déclenchement de la lutte, les véhicules débarqués aux ports de Saint-Marc et de Miragôane sont évalués et facturés à Port-au-Prince. Des mesures, souligne le parlementaire, qui ne sont pas sans incidences négatives sur les membres de la population.

« Quelque 1217 véhicules sont actuellement entreposés au port de Saint-Marc à cause des retards accumulés dans la livraison des bordereaux », a regretté le sénateur Youri Latortue. L'élu de l'Artibonite a, entre autres, suggéré aux responsables de dépêcher des brigadiers pour débloquer la situation. Cela aidera, dit-il, à décentraliser la gestion des ports et des douanes. « Certaines mesures peuvent amener à la fermeture des ports des villes de province », craint comme la peste le parlementaire qui s'adressait au ministre de l'Economie et des Finances et au principal responsable des Douanes du pays, Jean-Jacques Valentin.

« On taxe les véhicules à Port-au-Prince, alors que certains directeurs de douane des villes de province interviennent pour modifier à leur manière la taxation », a critiqué Joseph Yves Cajuste, député de Saint-Marc, la ville côtière concernée par les mesures drastiques des autorités haïtiennes. Pièces à l'appui, le parlementaire a également dénoncé des cas de taxation irrégulière à la douane de Saint-Marc.

Diagnostiquer les causes

Le ministre de l'Economie et Finances qui a admis certaines des critiques des parlementaires dit avoir demandé au Directeur général des Douanes de prendre des mesures pour réduire les retards enregistrés dans la préparation des bordereaux. Sauf, a-t-il précisé, que nous ne pouvons rien faire dans le cas des dossiers qui ont des problèmes à la base du processus de dédouanement.

« Il faut bien diagnostiquer les causes des retards », a dit le ministre Dorsainvil qui se faisait accompagner du Directeur général des Douanes à la convocation de la commission permanente de l'Economie et des Finances de la Chambre basse. M. Dorsainvil se dit que les ports de Saint-Marc et de Miragôane ne seront pas fermés. Quelque 57 agents, indique-t-il, sont toujours en poste pour que les ports de ces deux villes côtières continuent d'être actifs.

Port-au-Prince, Cap-Haïtien et Saint-Marc sont les seuls ports, jusque-là, qui sont certifiés par le code ISPS qui prend en compte les infrastructures et la sécurité des ports. Certains investissements, a expliqué le ministre, sont nécessaires pour que d'autres ports soient certifiés.

Claude Gilles
gonaibo73@yahoo.fr

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