février 22, 2007

TEXTE DE LA 4e CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES (DÉCLARATION DE BEIJING, PÉKIN, 1995)

1995, PEKIN (CHINE) / 4E CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES
>> __La déclaration de Beijing [Pékin]
>>
>> La déclaration en bref
>>
>> La plate-forme d'action de Pékin est issue d'une
>>conférence mondiale sur les femmes qui a eu lieu à Pékin, en septembre
>>1995, et dont la Déclaration et le Programme d'action ont invité la
>>communauté internationale à s'engager pour la promotion de la femme et
>>l'égalité des sexes. La déclaration, signée par 189 Etats, les exhorte
>>à mettre en œuvre tous les moyens vers une réelle égalité homme/femme,
>>une politique de développement et un engagement vers la paix.

>> La Déclaration et le Programme d'action de Beijing [Pékin] ont été
>>adoptés par consensus le 15 septembre 1995. La Déclaration reflète
>>l'engagement de la communauté internationale au service de la
>>promotion de la femme et de la mise en œuvre du Programme d'action, en
>>veillant à ce qu'une perspective "sexospécifique" soit appliquée à
>>toutes les politiques et tous les programmes aux niveaux national,
>>régional et international. Le Programme d'action définit des mesures à
>>prendre à l'échelon national et international pour la promotion de la
>>femme au cours des cinq années qui nous séparent de l'an 2000.

>> S'il est appliqué, le Programme d'action renforcera le pouvoir des
>>femmes aux niveaux social, économique et politique, améliorera leur
>>santé, facilitera leur accès à l'éducation et protégera leurs droits
>>de reproduction. Le plan d'action définit des objectifs à atteindre à
>>des dates spécifiques, engage les nations à appliquer des mesures
>>concrètes dans des domaines tels que la santé, l'éducation, les prises
>>de décisions et les réformes juridiques dans le but ultime d'éliminer
>>toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes tant dans
>>leur vie privée que dans la vie publique. La Conférence, qui a réuni
>>près de 50'000 hommes et femmes, a axé ses travaux sur les problèmes
>>interdépendants d'égalité, de développement et de paix, qu'elle a analysés sous un angle sexospécifique.
>>Elle a mis l'accent sur les rapports cruciaux entre la promotion de la
>>femme et les progrès de la société dans son ensemble. Elle a réaffirmé
>>de façon claire que les problèmes de société
>> doivent être abordés sous un angle sexospécifique de façon à assurer
>>un développement durable.
>> Les problèmes soulevés dans le Programme d'action sont
>>universels, tel est le message fondamental de la 4e Conférence
>>mondiale sur les femmes. Des attitudes et pratiques profondément
>>enracinées perpétuent l'inégalité et la discrimination à l'égard des
>>femmes, tant dans la vie privée que publique, partout dans le monde.
>>En conséquence, l'exécution du Programme d'action exige des
>>changements de valeurs, d'attitudes, de pratiques et de priorités à
>>tous les niveaux.

La Conférence a signalé qu'elle s'engageait
>>résolument en faveur de normes et critères internationaux pour
>>l'égalité entre l'homme et la femme; que les mesures visant à protéger
>>et promouvoir les droits fondamentaux de la femme et de la fillette,
>>qui font partie intégrante des droits universels de la personne,
>>doivent servir de base à toute action; et qu'il faut réorienter les
>>institutions à tous les niveaux pour en accélérer la mise en œuvre.
>>Les gouvernements et les Nations unies sont convenus de
>> promouvoir l'"intégration" d'une perspective sexospécifique dans
>>leurs politiques et leurs programmes. (Source : Nations unies).

>> LA DECLARATION DE PEKIN
1. Nous, gouvernements participant à
>>la quatrième Conférence mondiale sur les femmes,
>> 2. Réunis à Beijing (Pékin) en septembre 1995, année du
>>cinquantième anniversaire de la fondation de l'Organisation des
>>Nations Unies,
>> 3. Résolus à faire progresser les objectifs d'égalité, de
>>développement et de paix pour toutes les femmes dans le monde entier,
>>dans l'intérêt de l'humanité tout entière,

>> 4. Prenant note de la voix de toutes les femmes dans le monde
>>entier et tenant compte de la diversité des femmes, de leurs rôles et
>>de leurs conditions de vie, rendant hommage aux femmes qui ont ouvert
>>la voie, et inspirés par l'espérance incarnée dans les jeunes du monde
>>entier,
>> 5. Constatons que la condition de la femme s'est améliorée
>>dans certains domaines importants au cours de la dernière décennie
>>mais que les progrès ont été inégaux, que les inégalités entre hommes
>>et femmes persistent et que d'importants obstacles subsistent, ce qui
>>a de graves conséquences pour le bien-être de l'humanité tout entière,

>> 6. Constatons également que cette situation est exacerbée par
>>l'accroissement de la pauvreté qui affecte la vie de la plus grande
>>partie de la population mondiale, en particulier des femmes et des
>>enfants, et dont les origines sont d'ordre tant national qu'international,

>> 7. Nous consacrons sans réserve à l'élimination de ces
>>contraintes et obstacles afin de promouvoir encore le progrès et
>>l'accroissement du pouvoir d'action des femmes dans le monde entier,
>>et convenons que cela exige que des mesures soient prises d'urgence
>>dans un esprit de détermination, d'espoir de coopération et de
>>solidarité qui nous portera dans le siècle prochain.

>> Nous réaffirmons notre engagement de :
>> 8. Réaliser l'égalité des droits et la dignité intrinsèque des
>>hommes et des femmes et atteindre les autres objectifs et adhérer aux
>>principes consacrés dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration
>>universelle des droits de l'homme et les autres instruments
>>internationaux relatifs aux droits de l'homme, en particulier la
>>Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à
>>l'égard des femmes et la Convention relative aux droits de l'enfant
>>ainsi que la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard
>>des femmes et la Déclaration sur le droit au développement;

>> 9. Garantir la pleine réalisation des droits fondamentaux des
>>femmes et des petites filles, en tant que partie inaliénable,
>>intégrante et indivisible de tous les droits de la personne humaine et
>>de toutes les libertés fondamentales;

>> 10. Faire fond sur le consensus et les progrès réalisés lors
>>des conférences et sommets précédents des Nations unies consacrés aux
>>femmes (Nairobi, 1985), aux enfants (New York, 1990), à
>>l'environnement et au développement (Rio de Janeiro, 1992), aux droits
>>de l'homme (Vienne, 1993), à la population et au développement (Le
>>Caire, 1994) et au développement social (Copenhague, 1995), en vue
>>d'assurer l'égalité, le développement et la paix;

>> 11. Appliquer pleinement et efficacement les Stratégies
>>prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;

>> 12. Assurer le renforcement du pouvoir d'action des femmes et
>>leur promotion, y compris le droit à la liberté de pensée, de
>>conscience, de religion et de conviction, contribuant ainsi à répondre
>>aux besoins moraux, éthiques, spirituels et intellectuels des hommes
>>et des femmes, et aux niveaux individuel et collectif, leur
>>garantissant ainsi la possibilité de réaliser pleinement leur
>>potentiel au sein de la société et de régler leur vie selon leurs aspirations.
>> Nous sommes convaincus que :
>> 13. Le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur
>>pleine participation sur un pied d'égalité à tous les domaines de la
>>vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au
>>pouvoir, sont des conditions essentielles à l'égalité, au développement et à la paix;
>> 14. Les droits des femmes sont des droits fondamentaux de la
>>personne;
>> 15. L'égalité des droits, des chances et de l'accès aux
>>ressources, le partage égal des responsabilités familiales et un
>>partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes sont essentiels
>>à leur bien-être et à celui de leurs familles ainsi qu'à
>>l'affermissement de la démocratie;

>> 16. La participation des femmes au développement économique et
>>social, l'égalité des chances et la pleine participation, sur un pied
>>d'égalité, des femmes et des hommes, en tant qu'agents et
>>bénéficiaires d'un développement durable au service de l'individu sont
>>des conditions essentielles à l'élimination de la pauvreté au moyen
>>d'une croissance économique soutenue, du développement social, de la
>>protection de l'environnement et de la justice sociale;

>> 17. La reconnaissance et la réaffirmation expresses du droit
>>de toutes les femmes à la maîtrise de tous les aspects de leur santé,
>>en particulier leur fécondité, sont un élément essentiel du
>>renforcement de leur pouvoir d'action;

>> 18. L'instauration de la paix, aux niveaux local, national,
>>régional et mondial, est possible et elle est indissociable de la
>>promotion des femmes, car celles-ci sont un moteur essentiel des
>>initiatives, du règlement des conflits et de la promotion d'une paix
>>durable à tous les niveaux;

>> 19. Il est essentiel d'élaborer, de mettre en oeuvre et de
>>surveiller, à tous les niveaux, avec la pleine participation des
>>femmes, des politiques et programmes, y compris des politiques et des
>>programmes de développement, qui soient égalitaires, efficaces,
>>efficients et synergiques et qui puissent favoriser le renforcement du
>>pouvoir d'action des femmes et leurs promotion;

>> 20. La participation et la contribution de tous les
>>protagonistes de la société civile, en particulier les groupes et
>>réseaux de femmes et les autres organisations non gouvernementales et
>>organisations communautaires, dans le strict respect de leur
>>autonomie, en coopération avec les gouvernements, revêtent une grande
>>importance pour l'application et le suivi effectifs du Programme d'action;

>> 21. La mise en oeuvre du Programme d'action exige l'engagement
>>des gouvernements et de la communauté internationale. En prenant des
>>engagements, aux niveaux national et international, y compris lors de
>>la Conférence, les gouvernements et la communauté internationale
>>reconnaissent la nécessité d'agir immédiatement pour donner plus de
>>pouvoir aux femmes et assurer leur promotion.
>> Nous sommes résolus à :

>> 22. Redoubler d'efforts et multiplier les actions visant à
>>atteindre d'ici la fin du siècle les objectifs des Stratégies
>>prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;

>> 23. Veiller à ce que les femmes et les petites filles
>>jouissent pleinement de tous les droits de la personne humaine et de
>>toutes les libertés fondamentales, et prendre des mesures efficaces
>>contre les violations de ces droits et libertés;

>> 24. Prendre toutes les mesures voulues pour éliminer toutes
>>les formes de discrimination à l'égard des femmes et des petites
>>filles ainsi que les obstacles à l'égalité des sexes et à la promotion
>>des femmes et du renforcement de leur pouvoir d'action;

>> 25. Encourager les hommes à participer pleinement à toute
>>action favorisant l'égalité;

>> 26. Promouvoir l'indépendance économique des femmes,
>>notamment par l'emploi, et éliminer le fardeau de plus en plus lourd
>>que la pauvreté continue de faire peser sur les femmes, en s'attaquant
>>aux causes structurelles de la pauvreté par des changements de
>>structures économiques assurant à toutes les femmes, notamment aux
>>rurales, l'égalité d'accès, en tant qu'agents essentiels du
>>développement, aux ressources productives, aux possibilités de promotion et aux services publics;

>> 27. Promouvoir un développement durable au service de
>>l'individu, notamment une croissance économique soutenue, en
>>développant l'éducation de base, l'éducation permanente,
>>l'alphabétisation et la formation ainsi que les soins de santé
>>primaires à l'intention des femmes et des petites filles;

>> 28. Prendre des mesures concrètes en faveur de la paix pour
>>la promotion de la femme et, tenant compte du rôle de premier plan des
>>femmes dans le mouvement pacifiste, oeuvrer activement à la
>>réalisation d'un désarmement général et complet, sous un contrôle
>>international rigoureux et efficace, et appuyer les négociations en
>>vue de la conclusion immédiate d'un traité universel et effectivement
>>vérifiable au plan multilatéral d'interdiction complète des essais
>>nucléaires qui favorisera le désarmement nucléaire et la prévention de
>>la prolifération des armes nucléaires sous tous ses aspects;

>> 29. Prévenir et éliminer toutes les formes de violence à
>>l'égard des femmes et des filles;

>> 30. Assurer l'égalité d'accès à l'éducation et aux soins de
>>santé, ainsi qu'un traitement égal des femmes et des hommes, et
>>améliorer la santé en matière de sexualité et de procréation ainsi que
>>l'éducation des femmes;

>> 31. Promouvoir et protéger tous les droits fondamentaux des
>>femmes et des filles;

>> 32. Redoubler d'efforts pour que toutes les femmes et les
>>filles que de multiples obstacles, tenant à des facteurs tels que
>>race, âge, langue, origine ethnique, culture, religion, incapacités ou
>>appartenance à une population autochtone, privent de tout pouvoir et
>>de toute possibilité de progrès puissent jouir à égalité de tous les
>>droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales;

>> 33. Faire respecter le droit international, notamment le droit
>>humanitaire, afin de protéger les femmes et les petites filles en
>>particulier;
>> 34. Créer les conditions qui permettent aux petites filles et
>>aux femmes de tous âges de réaliser tout leur potentiel, veiller à ce
>>qu'elles participent pleinement et à égalité à l'édification d'un
>>monde meilleur pour tous et leur confier un rôle accru dans le
>>processus de développement.

>> Nous sommes résolus à :
>> 35. Assurer l'accès des femmes, dans des conditions d'égalité,
>>aux ressources économiques, notamment à la terre, au crédit, à la
>>science et à la technique, à la formation professionnelle, à
>>l'information, à la communication et aux marchés, en tant que moyen de
>>favoriser la promotion des femmes et des filles et le renforcement de
>>leur pouvoir d'action, y compris en leur donnant les moyens de tirer
>>parti de ces ressources, notamment grâce à la coopération internationale;


>> 36. Assurer le succès du Programme d'action, ce qui exigera
>>une volonté résolue des gouvernements, des organisations
>>internationales et des institutions à tous les niveaux. Nous sommes
>>profondément convaincus que le développement économique, le
>>développement social et la protection de l'environnement sont des
>>éléments interdépendants et synergiques du développement durable, dans
>>lequel s'inscrivent nos efforts visant à améliorer la qualité de vie
>>pour tous. Un développement social équitable, qui permette aux
>>pauvres, en particulier aux femmes vivant dans la pauvreté, d'utiliser
>>de manière viable les ressources naturelles, est une assise nécessaire
>>pour le développement durable. Nous reconnaissons également qu'une
>>croissance économique large et soutenue, dans le contexte du
>>développement durable, est nécessaire pour étayer le développement
>>social et la justice sociale.

La réussite du Programme d'action
>>exigera également la mobilisation de ressources suffisantes, aux
>> échelons national et international, ainsi que l'affectation aux pays
>>en développement par tous les mécanismes de financement existants,
>>tant multilatéraux que bilatéraux et privés, de ressources nouvelles
>>et additionnelles pour la promotion de la femme; des financements pour
>>renforcer la capacité des institutions nationales, sous-régionales,
>>régionales et internationales; un engagement en faveur de l'égalité
>>des droits, de l'égalité des responsabilités, de l'égalité des chances
>>et de la participation égale des femmes et des hommes à tous les
>>organismes et à tous les processus de prise de décisions nationaux,
>>régionaux et internationaux; la création ou le renforcement, à tous
>>les niveaux, de mécanismes de vigilance responsables devant toutes les
>>femmes dans le monde entier;

>> 37. Assurer également le succès du Programme d'action dans les
>>pays en transition; à cet effet, la coopération et l'assistance
>>internationales resteront nécessaires;

>> 38. En tant que gouvernements, nous adoptons le Programme
>>d'action énoncé ci-après et nous nous engageons à le traduire dans les
>>faits, en veillant à ce que le souci d'équité entre les sexes imprègne
>>toutes nos politiques et tous nos programmes. Nous demandons
>>instamment aux organismes des Nations unies, aux institutions
>>financières régionales et internationales, aux autres institutions
>>régionales et internationales compétentes et à tous les hommes et
>>toutes les femmes, ainsi qu'aux organisations non gouvernementales,
>>dans le strict respect de leur autonomie, et à tous les secteurs de la
>>société civile, de souscrire résolument et sans restriction au
>>Programme d'action et de participer à sa réalisation en coopération avec les gouvernements.
>>
>>

>>Cyrus Sibert vous invite à suivre ses émissions
>sur 'Radio Kontak Inter' 94.9 F.M., Cap-Haïtien, Haïti.
>>
>> Tel : 509-449-5707

LA SITUATION DES FEMMES POSTULANTES ET LA POLICE NATIONALE

Les rapports entre FEMMES POSTULANTES et HAUTS GRADÉS de la Police
>>Nationale d’Haïti.

Cyrus Sibert, Journaliste, Cap-Haïtien, Haïti.
>>
>> Des sujets qui culturellement sont banalisés, nous interpellent.
>>Comme disait notre professeur de technique d’expression française à la
>>faculté de droit : quand tu dois écrire un papier tu le sens. Le sujet
>>te tripote, comme un enfant qui doit sortir du ventre de sa mère.
>>
>> Les cas de dépression observés chez des jeunes femmes qui
>>postulent à la P.N.H. nous sensibilisent et nous portent à rendre
>>publique, une pratique coutumière en Haïti, mais inacceptable dans un
>>pays qui se veut démocratique.
>>
>> Cette situation de violation des droits de la femme dont nous
>>allons faire état, nous porte aussi à questionner l’utilité des
>>institutions comme le Ministère de la femme et à la condition féminine
>>et des organisations de femmes, comme FANM YO LA, qui se disent
>>préoccuper par les cas de violations de droits de la femme.
>>
>> En effet, elles sont nombreuses les femmes qui souhaitent
>>intégrer la
>> Police Nationale d’Haïti (P.N.H.). Comme tous les postulants de la
>>P.N.H., elles sont motivées par le désir de servir leur pays et
>>surtout de réussir leur vie et elles voient dans l’institution
>>policière un moyen sûr de promotion sociale. D’autant plus, le
>>récrutement est (supposé) fait sur une base méritoire : un casier
>>judiciaire sein, une bonne condition physique et une capacité
>>intellectuelle fixée par un programme d’admission.
>>
>> Mais, attention ! Comme nous venons de l’observer lors des
>>élections de l’année 2006, la barbarie est une seconde nature, les
>>vieux démons antidémocratiques refont surface de temps en temps. On
>>est souvent tenté par les vieilles habitudes – et qui sait si elles
>>sont vieilles. Les beaux discours et les résolutions d’organisations
>>de droits humains n’empêchent pas aux sexistes et machos haïtiens de
>>voir dans la profession des armes un espace exclusivement réservé aux hommes.
>>
>> D’après les témoignages de jeunes diplômés de l’académie de
>>police, la Police Nationale d’Haïti, l’unique institution pour
>>laquelle l’Etat haïtien ne reçoit pas de pressions du Fonds Monétaire
>>International
>>(F.M.I.) pour sa politique d’embauchement, est un milieu sauvage pour
>>les postulants et aspirants de sexe féminin.
>>
>> Tout d’abord, les jeunes femmes qui postulent et cheminent pour
>>être admises à l’académie de police sont perçues comme des utopistes.
>>On les conseille de trouver un support, une personne contact capable
>>d’influencer positivement leur dossier. Aussi, doivent-elles prendre
>>des mesures pour défendre leur dossier. Car, il peut être falsifié ou
>>déplacé dans le but de mettre ces jeunes femmes, souvent corpulentes,
>>en position de faiblesse et de les porter à accepter la prostitution
>>comme moyen de devenir officier de police. Entre le dispensaire de la
>>Police Nationale d’Haïti, le commissariat central de Port-au-prince «
>>anti-gang » et l’académie, il existe un véritable marché sexuel.
>>
>> Dans le langage courant sur la cour de l’académie et/ou du
>>commissariat central « anti-gang » de Port-au-prince, on peut entendre
>>le vocable populaire : ‘‘sivil pa bay chèf pwent’’ en français « une
>>policière ne saurait avoir qu’un policier comme partenaire sexuel ».
>>Ce vocable, pour dire aux postulants de sexe féminin de se conformer,
>>de négocier leur chair, en échange de protection sinon le rêve de
>>devenir policier ne deviendra pas une réalité.
>>
>> Il est courant et connu de tous qu’en Haïti, c’est difficile pour
>>une jeune femme d’obtenir avec dignité un poste. Et cela, même quand
>>cette dernière a les qualités et le niveau requis par l’employeur. La
>>précarité, la misère et le chômage créent une dure réalité qui oblige
>>les jeunes femmes à négocier : pour travailler, il faut coucher avec
>>le patron.
>>
>> La majorité des jeunes femmes sont l’objet d’harcèlement de la
>>part des hauts dignitaires de la police. Elles sont obligées de se
>>taire pour ne pas hypothéquer leur carrière au sein de l’institution.
>>Aussi, des policiers de grades inférieurs en profitent-ils. Ils
>>promettent toute sorte de faveur aux femmes sans défense qui ne
>>connaissent pas les rouages de l’institution.
>>
>> Même quand nos textes nuisent aux salariés de la MINUSTAH, nous
>>sommes obligés de questionner, encore une fois, le rôle de la mission
>>des Nations Unies dans cette situation. Les instructeurs étrangers
>>affectés au recrutement et à la formation de jeunes officiers de
>>police haïtiens sont-ils complices au point de ne pas dénoncer ces cas
>>d’abus et réclamer une correction de la situation ?
>>
>> Nous prenons l’habitude de responsabiliser la Mission de l’ONU en
>>Haïti conformément aux résolutions qui habilitent ses membres à agir
>>dans le pays afin que cette humiliation que nous connaissons
>>aujourd’hui puisse servir, irreversiblement, au renforcement des
>>institutions nationales et à l’Etat de droit et qu’elle soit la
>>dernière de note histoire de peuple intrépide, victorieux à Vertières et à Savannah.
>>
>> Dans le cadre de ce dossier, il est clairement stipulé dans la
>>résolution 1702 du Conseil de Sécurité que la MINUSTAH et le
>>gouvernement haïtien doivent s’occuper activement des problèmes liés
>>au sexisme et s’attaquer à la violence contre les femmes et les enfants.
>> Et nous citons : « Réaffirmant combien il importe, dans les
>>opérations de maintien de la paix et dans les activités de
>>consolidation de la paix au lendemain des conflits, de disposer de
>>compétences spécialisées sur les problèmes liés au sexisme, ainsi
>>qu'il est dit dans la résolution 1325 (2000), rappelant qu'il faut
>>s'attaquer à la violence contre les femmes et les enfants, et
>>engageant la MINUSTAH ainsi que le gouvernement haïtien à s'occuper activement de ces questions, »
>> Point 15 : « Réaffirme le mandat de la MINUSTAH en matière de
>>Droits de l'Homme, et exhorte les autorités haïtiennes à opérer une
>>réforme d'ensemble touchant tous les aspects de l'Etat de droit et à
>>promouvoir et sauvegarder les Droits de l'Homme et les libertés
>>fondamentales ; »
>>
>> En nationaux, nos questions vont spécialement sur l’utilité du
>>Ministère de la Femme et de la Condition féminine, le rôle des
>>organisations de femmes qui ne ratent aucune occasion pour scander sur
>>la place publique la résolution de Beijing, Pékin (Chine)* et le
>>travail des organisations de défense des droits humains.
>>
>> On consomme des fonds, on voyage, on parle tout le temps à la
>>radio et Haïti continue d’être une terre de souffrance et
>>d’humiliation pour ses fils et ses filles. A quand des actions
>>concrètes pour la résolution des problèmes aux noms desquels vous
>>existez ? C’est triste de constater que dans notre pays, Haïti, en
>>toute chose, il y a toujours un rapport de maître à esclave.
>>
>>Cyrus Sibert
>>Cap-Haïtien, Haïti
>>23 janvier 2007.
reseaucitadelle@yahoo.fr