septembre 14, 2007

LA TORTUE, UNE ÎLE OUBLIÉE...

La Tortue, une île oubliée
Par Joël Lorquet

Le visiteur qui veut se rendre à l'lle de La Tortue a le choix : soit en bateau marchand soit en avion quand les deux petites pistes d'atterrissage situées à Pointe Ouest et Haut Palmiste sont en état de fonctionnement. Il existe une troisième possibilité, c'est le « fly boat » ou « fast boat », une chaloupe à moteur. Si les voiliers mettent plus d'une demi-heure pour effectuer la traversée Port-de-Paix - lle de La Tortue, le « fly boat » permet au voyageur pressé de se rendre sur l'île en moins de 20 minutes.

Malheureusement,les ports des différents villages de l'lle de La Tortue ne disposent pas d'un quai permettant aux bateaux d'accoster ; le transport des passagers jusqu'à la terre ferme s'effectue encore, en 2007, à dos d'homme !...

Une population participative

A Pointe Oiseau, le touriste, une fois débarqué, constate rapidement l'absence de l'Etat : aucune infrastructure, aucune présence policière sinon un hôtel « Princess Corporation », quasiment vide, dont le nom a été probablement emprunté par le propriétaire, suite à une visite aux Bahamas où se trouve un grand hôtel du même nom. La seule infrastructure qui existe est un pont construit sur la côte, reliant la route au port. Pointe Oiseau est électrifié, mais attention ! c'est grâce à la cotisation et à l'entente entre les habitants qui se partagent l'énergie fournie à partir des génératrices. D'ailleurs, le soir, on a même l'impression qu'il existe plus de maisons électrifiées sur l'île qu'à Port-de-Paix, la ville d'en face où l'EDH est pratiquement inexistante depuis belle lurette.

Pour visiter l'île où circulent environ une cinquantaine de camions et véhicules tout-terrains, le touriste peut solliciter les services de « Princess Hotel » qui peut mettre un chauffeur à sa disposition, moyennant une généreuse gratification pour ce dernier. La route, construite par la population, est étroite et elle est en terre battue. Certaines pentes sont tellement abruptes qu'on s'interroge sur la praticabilité de cette route par temps de pluie...

Sur toute la route, le visiteur s'étonne de remarquer de superbes constructions sur le flanc des mornes et qui appartiennent vraisemblablement à des « diasporas » ayant vécu à Turks and Caicos, Providentiales, Bahamas ou à d'anciens boat people s'étant réfugiés en Floride. L'énergie électrique et l'eau courante y sont présentes, et des antennes paraboliques surplombent parfois les toits de ces résidences privées.

A l'attente d'un projet de développement touristique

Deux stations de radios fonctionnent à l'lle de La Tortue. La 4VET (Voix Evangélique de La Tortue) émet sur le 93.1 FM et relie la plupart des émissions de la 4VEH basée au Cap-Haïtien. Le directeur de cette petite station est très accueillant et s'estime heureux d'offrir un tour aux visiteurs. Cette station de 500 watts, en raison de sa position dans les hauteurs de « Pagne », arrive à couvrir une très grande partie de l'île et de ses environs.

Il est 10 heures du matin ; au micro, trois adolescents animent une émission du type vacances-variétés pour les jeunes. Le pus âgé est muni d'un ordinateur portable (Laptop) et, avec une diction trébuchante, il lit en français un article se rapportant à la santé. Il est visiblement intimidé par la présence des étrangers. Continuer >





A l'lle de La Tortue, les habitants sont accueillants, mais ils laissent l'impression de vivre quotidiennement en attente d'une bonne nouvelle ou d'un projet d'envergure pour leur territoire. Conversant avec une citoyenne américaine de passage, l'un des jeunes n'hésite pas à l'interroger : « Etes-vous venue sur l'île pour envisager un projet de développement touristique pour nous ? » Témoin de la scène, on pense tout de suite aux multiples possibilités qu'offre cette île si seulement les Haïtiens étaient plus réalistes !... Imaginez un instant cette île habitée par des Québécois ou des Allemands... De nombreux projets similaires existent dans le monde. Pourrait-on s'empêcher de rêver de Resorts, de Marinas, de terrains de golf, de bateaux de croisière, d'aéroport international, de chaînes d'hôtels dans ce magnifique endroit situé à 1 heure et demi seulement de Miami ?... Devrait-on prouver l'apport économique auquel, à elle seule, cette île pourrait contribuer, pour le développement d'Haïti ?...

Pourvue d'un beau paysage assez boisé, de belles plages sablonneuses mais désertes, d'eau potable en provenance de sources naturelles, et d'une agréable température, l'lle de La Tortue est donc un véritable cadeau du ciel et de la nature mais, c'est un vrai gaspillage, un paradis inexploité.

Palmiste, le point central de l'Ile de La Tortue

Situé au coeur de l'lle de La Tortue, Palmiste est considéré comme le village le plus développé de la région. Y siègent un Commissariat de Police (avec seulement 6 policiers), une église catholique, au moins un temple protestant, trois cybercafés, une station de radio communautaire (Tortue FM émettant depuis Haut-Palmiste sur le 93.1). Le Collège Saint-Miguel des Frères des Ecoles Chrétiennes (FEC), a été fondé en 1985. Il est fréquenté par un effectif de 279 élèves. C'est d'ailleurs la principale école secondaire de l'île. Le nouveau directeur de cet établissement scolaire, le jeune Frère Marc-Antoine Fleurisca, est fier d'indiquer aux visiteurs que « son institution est la meilleure de l'île et qu'on ne fait pas de cadeau à ceux qui la fréquentent, car on y dispense une éducation de qualité ». A noter que, sur le même campus, est logée l'Ecole Notre-Dame des Palmistes, également la plus importante école primaire de l'île, avec un effectif de 850 écoliers.

Disposant d'une vue superbe de Port-de-Paix et de toute la côte Nord-Ouest (décrite par certains comme étant « la pus belle vue de la terre d'Haïti », en particulier de la zone qui va du Cap-Haïtien à Jean-Rabel), la Téléco utilise le toit de la résidence des religieux pour installer ses équipements de communication. Cette position est stratégique, puisqu'elle est située en face du sommet du Haut Piton. Cependant, à part les téléphones cellulaires accessibles à certains endroits de l'île, la Téléco n'offre aucun service à domicile, et, depuis un an et demi, leur système téléphonique public est en dysfonctionnement.

Une absence remarquable de l'Etat

En raison de l'absence de l'Etat, les véhicules circulent sur l'île sans aucune plaque d'immatriculation ; qui pis est, certains utilisent des plaques enregistrées aux Bahamas, leur pays d'importation !...

En dépit de la pauvreté apparente de l'île, le visiteur se rend rapidement à l'évidence de la richesse de certains habitants dont bon nombre possèdent des bateaux commerciaux reliant la Floride à Port-de-Paix. Un particulier a même entrepris la construction d'un mini-stade de sport avec ses propres ressources financières, et l'appui de la population locale.

Une association dynamique des habitants de cette région insulaire et un regroupement des enfants de l'lle de La Tortue vivant à l'étranger favoriseraient une prise de conscience ou un réveil des esprits en ce qui a trait à la situation déplorable de ce territoire. Ce regroupement pourrait prendre en main la destinée de l'île, sinon exercer des pressions sur l'Etat central qui, jusqu'ici, est non seulement inexistant mais s'est montré désintéressé jusqu'à laisser l'impression d'oublier complètement cette île de 180 Km2 où vivent officiellement 28 à 30.000 âmes, mais, 50 à 60.000, selon un notable de la zone, M. Louiston Altès, le directeur de Tortue FM.

Joël Lorquet
Joellorquet@yahoo.com

LEON JEUNE, EX-CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE DERRIÈRE LES BARREAUX...

Léon Jeune derrière les barreaux


Léon Jeune, ancien directeur général de la Police d'Haïti et ex-secrétaire d'Etat à la Sécurité publique est incarcéré depuis samedi au Pénitencier national. Cet ancien fonctionnaire rejoint des hommes d'affaires emprisonnés dans le cadre de la lutte contre la corruption et la contrebande enclenché par le gouvernement.

L'ancien directeur général de la Police haïtienne et ex-secrétaire d'Etat à la Sécurité publique, Léon Jeune, a été arrêté, samedi matin, par des policiers de la Direction Centrale de la Police Judiciaire sous l'accusation d'appartenir à un réseau de faussaires spécialisés dans la fabrication de faux documents de voyage.

L'arrestation de cet ancien haut fonctionnaire est survenue après la perquisition du domicile de ce dernier par des agents de la PNH. Il a été par la suite conduit et auditionné au parquet par le substitut du commissaire du gouvernement, Manès Jean, avant d'être écroué au Pénitencier national.

Un important dispositif de sécurité était visible aux abords du Pénitencier national. Selon un responsable du plus grand centre carcéral du pays, le renforcement de la sécurité dans les parages était dû à des rumeurs d'évasion. Des téléphones portables et des brosses à dents transformées en armes blanches ont été saisis en la circonstance dans les cellules des prisonniers.

Léon Jeune était le premier directeur général de la Police Nationale d'Haïti (PNH) en 1994, institution dont il a contribué à la formation. Il s'était porté candidat à la présidence en 1995 et avait été battu par M. René Préval.

Arrêté le 16 novembre 1997, sous l'accusation de complot contre la sûreté de l'Etat, Léon Jeune, a été libéré le 11 décembre de la même année.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement mène une lutte contre la contrebande et la corruption sous toutes les formes. Deux responsables de la Compagnie Haïtienne de Moteurs S.A, Fritz et David Brandt sont en taule depuis fin juillet sous l'accusation de fraudes douanières après avoir été accusés par un client pour lequel ils avaient commandé un camion.

L'homme d'affaires Franck Ciné, PDG de la compagnie de téléphonie mobile Haitel est incarcéré depuis plusieurs mois sous l'accusation d'implication présumée dans la faillite de la banque privée Socabank achetée depuis par la Banque Nationale de Crédit (BNC).

Récemment, l'homme d'affaires Réginald Boulos avait été auditionné par le commissaire du gouvernement Claudy Gassant et autorisé à regagner sa demeure.

Par ailleurs, Mmes Margareth Emeran et Johanne Gornail responsables des entreprises Emex Import-Export S.A et MGM Import-Export ont également été interrogés le même jour par le commissaire du gouvernement et autorisées à regagner leur domicile.

Alain Gaillard

FIN DE LA SESSION PARLÉMENTAIRE...

Les députés partent officiellement en vacances


La deuxième session ordinaire de l'année législative est bouclée, lundi soir, avec le vote de quatre projets de loi. Les vacances des députés sont vite interrompues par une convocation en session extraordinaire de l'Exécutif pour décider du projet de budget de l'exercice 2007-2008.

Partis officiellement en vacances après une deuxième session ordinaire au bilan mitigé, les députés ont été vite convoqués en session extraordinaire par l'Exécutif. D'ici le 17 septembre, indique une correspondance de l'Exécutif, les parlementaires devront commencer à analyser et sanctionner le projet de budget de la République (année fiscale 2007-2008). L'annonce de la convocation en session extraordinaire des députés a été faite peu après le vote de quatre projets de loi.

Avant la séance en Assemblée nationale qui a marqué la fin de la 2e session de l'année parlementaire, les députés ont organisé une séance plénière leur permettant de ratifier quatre projets de loi portant notamment sur la modification du Conseil d'administration de l'APN, la création et l'organisation de l'Office national du Partenariat en Education « ONAPE », la modification du Conseil d'administration de la SONAPI et sur les procédures de passation de l'écharpe présidentielle et de prestation de serment du président de la République.

Ces quatre projets de loi portent à huit le nombre de projets de loi votés par les députés au cours de la session. Une performance jugée insuffisante par certains élus du peuple. « Nous devrions faire mieux », a lancé Eloune Doréus, représentant du Môle Saint-Nicolas à la Chambre basse. Il a pointé du doigt l'Exécutif qui, d'après lui, n'a pas facilité le travail du Parlement. « Quand les textes de loi ne sont pas soumis en retard, ils sont écrits avec une certaine négligence », a critiqué le parlementaire.

Le député de La Gonâve, Elou Saint-Louis Fleuriné, se dit également insatisfait du bilan de la Chambre des députés. Il a, toutefois, souligné l'engagement des parlementaires dans la lutte pour améliorer les conditions de vie de la population haïtienne. « Nous avons voté un 14e mois pour une catégorie des employés de l'Etat », s'est réjoui le député Fleuriné.

Le député de Cabaret, Valciné Pierre Jérôme, estime, quant à lui, que les parlementaires ont bien contrôlé les actions du pouvoir exécutif. « Beaucoup de ministres comme celui du Commerce ont adopté certaines mesures en faveur de la population suite à des rencontres au Parlement, a-t-il fait savoir. Il n'y a pas pourtant de quoi s'enorgueillir. »

Le parlementaire a, toutefois, reconnu que la Chambre des députés a fonctionné au ralenti au cours de cette session. « Les fêtes patronales, le laxisme du bureau en étaient les principales causes », a conclu l'élu de Cabaret.

Le bureau de la Chambre des députés à un certain moment de la deuxième session peinait à tenir séance. Les parlementaires quand ils n'étaient pas engagés dans l'organisation de fêtes patronales faisaient l'école buissonnière. La motivation n'a été retrouvée qu'après l'interpellation du ministre de la Culture, Daniel Elie, éjecté du gouvernement de coalition de Jacques-Edouard Alexis. Un vote de non confiance qu'on pourrait ajouter au bilan mitigé de la Chambre des députés à la suite d'une session bouclée dans le contexte d'une probable interpellation du Premier ministre par le Sénat !

Claude Gilles
Jean Pharès Jérôme
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LE TRIBUNAL DE PAIX DE CITÉ SOLEIL RÉHABILITÉ

Le Tribunal de paix de Cité Soleil réhabilité

Après l'achèvement des travaux de réhabilitation financés par les Etats-Unis, l'ambassadeur américain accrédité à Port-au-Prince, Janet A. Sanderson, a procédé, lundi, à l'inauguration du Tribunal de paix de Cité Soleil en présence du maire de la commune et des représentants du gouvernement haïtien.

Selon Mme Sanderson, la réhabilitation de ce tribunal marque une étape importante dans la lutte contre l'impunité et permettra aux juges de travailler en toute quiétude. Elle a aussi fait remarquer que cette cérémonie d'inauguration entre dans le cadre du processus de réintégration des résidents de Cité Soleil à la vie nationale et aussi vers un avenir meilleur des familles de cette zone.

Le maire de Cité Soleil, Wilson Louis, a pour sa part salué les efforts conjugués du gouvernement haïtien, de la population de Cité Soleil et la Communauté internationale dans le cadre de la stabilisation de Cité Soleil et la réalisation de plusieurs autres projets.

Le juge titulaire du tribunal, Me Evens Levêque, qui participait à cette cérémonie, plaide en faveur des investissements dans la commune. « Cité Soleil est une zone ouverte à tous. Elle est ouverte aux investisseurs et elle n'est plus une zone de non-droit », a-t-il rappelé.

La réhabilitation de ce tribunal entre dans le cadre du programme « Initiative stabilisation d'Haïti », financé par les Etats-Unis à hauteur 20 millions de dollars en collaboration avec l'Etat haïtien, des fonctionnaires locaux et de simples citoyens.
Ce programme a été lancé en avril dernier; depuis lors, 93 projets ont été réalisés. Parmi lesquels le revêtement des routes de certaines zone et la rénovation de plusieurs écoles.


Wanzor Beaubrun
winby07@yahoo.fr

UNE NOUVELLE PISTE D'ATTERISSAGE

Une nouvelle piste d'atterrissage

Les instances haïtiennes luttant contre le trafic des stupéfiants entament depuis quelques mois une croisade contre le trafic illicite de la drogue. Une 29e piste d'atterrissage qu'utilisaient des trafiquants vient d'être découverte à Tiburon.

Douze personnes arrêtées, une 29e piste d'atterrissage de 1.5 kilomètre, longue comme 15 terrains de foot-ball, découverte le 1er septembre en cours à Tiburon: c'est ce qu'a, entre autres, révélé au journal le colonel Antoine Atouriste, directeur du Centre d'information et de coordination conjointe (CICC). Cette opération conduite par la direction départementale sud de la PNH, des agents du BLTS, du CICC, de la UNPOL n'a pourtant pas permis de saisir de la drogue.

« Le 1er septembre 2007, deux avions pilotés par deux hispanophones ont atterri à Bompart, une section communale de Tiburon, sur une route longeant la côte. Ce qui constitue une réelle base aéronavale pour les trafiquants. "D'ailleurs, un bateau de 40 pieds a sombré au large de cette commune", a indiqué M. Atouriste, précisant qu'une antenne de la compagnie de téléphonie mobile DIGICEL a été marquée de fanions afin de servir de repère aux pilotes.

Il a par ailleurs indiqué que Joseph Jean-Pierre, l'un des individus appréhendés, a reconnu être le propriétaire du bateau en question. Celui-ci a fourni toute une liste de ses biens. La présence de ce navire dans le département du Sud a déjà fait couler beaucoup d'encre et de salive. Des noms de parlementaires ont même été cités.

M. Atouriste a reconnu que les trafiquants ont peut être eu le temps de déverser une forte cargaison de drogue dans cette zone : « Selon mes expériences, un avion n'atterrit jamais pour déverser moins de 500 kilos de cocaïne. Lorsqu'il s'agit de deux avions, cela devrait être au moins une tonne de cocaïnes qui équivaut à plus de 20 millions de dollars américains. »

Il a rassuré que les autorités travaillent d'arrache-pied en vue de contrer le trafic illicite de la drogue sur toute l'étendue du territoire. « Nos services de renseignements nous ont permis de réaliser la saisie de drogue aux Côtes-de-Fer le 31 mai dernier. Nous sommes constamment sur leurs traces. On a tellement bien bouclé cette zone que les trafiquants sont allés exploiter la côte sud. Ils ont laissé Côtes-de-Fer pour au profit de Tiburon », a-t-il avancé.

Entamé depuis deux mois sur l'ensemble des dix départements du pays, la croisade anti-drogue a déjà conduit à l'arrestation de plusieurs dealers. Le Jeudi 31 mai à Léogane, environ 420 kilos de cocaïne débarquées à Côte-de-Fer ont été saisis par des agents de la PNH à l'issue d'une course poursuite. Appuyés par des Casques bleus, ces policiers ont interpellé dix personnes dont trois de leurs frères d'armes et deux colombiens.

60% de la cocaïne qui arrive aux Etats-Unis en provenance de l'Amérique du sud transite par Haïti et la République Dominicaine. Placé sous la tutelle du Ministère de l'intérieur et des collectivités territoriales, le centre d 'information et de coordination conjointe CICC est l'organe national de gestion d'information et d'intelligence antidrogue du gouvernement haïtien. Il a été créé par décret du 17 mai 1990 modifiant celui du 30 août 1988 à la suite du sommet présidentiel de Santo Domingo sur le contrôle du trafic illicite des drogues, tenu à l'initiative du président de la République le 16 mars 2007. Après plusieurs mois de fermeture, le CICC a été remis en opération en avril 2007, en vue du renforcement opérationnel des institutions gouvernementales de lutte contre la drogue.

Comprenant une vingtaine de techniciens et d'investigateurs régionaux départementaux, le centre a pour mandat spécifique de coordonner la collecte, la centralisation, le traitement, l'analyse et la diffusion des informations d'intelligence à des fins d'opérations. Il travaille en étroite collaboration avec les services nationaux antidrogue, notamment, la PNH, le bureau national de lutte contre les stupéfiants (BLTS), l'administration générale des douanes, le service de l'immigration, l'unité centrale de lutte contre la corruption (UCREF), l'autorité aéroportuaire nationale (AAN), etc. et aux agences régionales et internationales avec lesquelles Haïti entretient des rapports de coopération, telles que les Etats-Unis, la France, le Canada, la République Dominicaine, la Colombie, et la Drug Enforcement Agency (DEA).

Récemment, soit du 29 au 31 août 2007, une commission d'experts antidrogue de la Colombie était en mission en Haïti dans le cadre du suivi du sommet présidentiel tenu à Santo Domingo au mois de mars dernier. Ces experts ont rencontré leurs homologues haïtiens respectifs dans le domaine du renseignement, d'opérations de contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Leur objectif principal était d'identifier avec les experts haïtiens des pistes de coopération entre les deux Etats. Cela, en préparation au prochain sommet qui se tiendra à Carthagène (Colombie) au mois de novembre 2007.

Alain Gaillard
gtilain@yahoo.fr

L'ÉCHÉANCE CONSTITUTIONNELLE PEUT ÊTRE RESPECTÉE...

« L'échéance constitutionnelle peut être respectée »


Trois ans après sa formation, le Conseil électoral provisoire n'inspire toujours pas confiance quant à sa capacité de réaliser des élections honnêtes et crédibles.

L'ancien directeur général du Conseil électoral provisoire, Jacques Bernard, estime que les élections pour le renouvellement du tiers du Sénat pourraient se tenir à la fin du mois de novembre ou au début du mois de décembre prochain. «J'avais réalisé le 1er tour des élections présidentielles et législatives dans trois mois. On peut aussi organiser les élections pour renouveler le tiers du Sénat de la République dans les deux prochains mois», a déclaré Jacques Bernard, lors d'une rencontre, ce jeudi, avec la Commission des Collectivités territoriales du Sénat.

L'ancien directeur général du CEP a, cependant, exigé le renforcement du CEP comme condition sine qua non pour atteindre un tel objectif. «Une commission de pilotage ou un directeur général doit aider le Conseil électoral provisoire à organiser les élections sénatoriales à la date fixée par la Constitution de 1987», a dit M. Bernard aux sénateurs et députés qui l'écoutaient religieusement.

Parallèlement, Jacques Bernard, a recommandé au Sénat de la République de former une commission de cinq membres pour évaluer chaque action du CEP. Les députés, a-t-il ajouté, doivent, de leur côté, former une commission pour venir en support à l'institution électorale. «C'est à ce prix que les élections pourront se tenir à temps», a précisé Jacques Bernard.

Le travail réalisé par M. Bernard au CEP a été salué par les parlementaires. « Etes-vous prêt à reprendre votre fonction au sein du CEP ? », ont lancé les députés Steeven Benoît et Jean Limongys à l'ancien directeur de l'institution électorale. Avant même sa réponse, les deux parlementaires ont promis de faire du lobbying pour le retour de Jacques Bernard au CEP. « Mon retour au Conseil électoral provisoire est conditionné par l'engagement des membres de l'institution à respecter ses règlements internes», a répondu Jacques Bernard avant de rappeler qu'il a failli laisser sa peau après le 1er tour des récentes élections présidentielles et législatives.

« Je ne peux pas soutenir le retour de Jacques Bernard au CEP tant que j'ignore les raisons de sa démission. Arrivait-il en fin de mission ou a-t-il eu peur ? », s'interroge le député de Carrefour, Fabien Esdras. «J'ai laissé mon poste au CEP après avoir accompli ma mission qui consistait à réaliser les élections présidentielles et législatives», a rétorqué l'ancien directeur général du CEP avant d'apporter des éclaircissements sur les circonstances qui l'ont emmené au Conseil électoral provisoire.

« J'ai été contacté à deux reprises par des membres de la Société civile qui m'ont demandé de venir sauver le processus électoral. J'ai accepté volontiers de servir mon pays. Pour devenir directeur du CEP, j'avais eu l'aval de la majorité des membres de l'institution. J'avais un salaire symbolique d'une gourde par mois. Je n'acceptais non plus de per diem», a avoué Jacques Bernard comme pour couper court aux allégations faisant de lui un envoyé de l'internationale.

Malgré sa divergence avec certains membres de l'institution électorale, Jacques Bernard se prononce en faveur du maintien du CEP tel qu'il est constitué. « Les conseillers ont acquis une certaine expérience. Leur renvoi pourrait troubler le système électoral », a-t-il conclu.

Jean Pharès Jérôme