janvier 11, 2008

L'UNIVERSITÉ D'ÉTAT DOIT ÊTRE AU SERVICE DU PAYS...

La FE, FDSE, d'une crise à l'autre!

L'ombre d'une crise plane sur la Faculté de Droit et des Sciences économiques (FDSE), l'une des 11 entités de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH). Apparemment calme, cette entité est profondément minée par un sérieux conflit opposant Gélin I. Collot, doyen de ladite faculté, à un groupe d'étudiants.

Un juge de paix, accompagné de deux policiers lourdement armés et d'un individu non identifié, a fait irruption, vendredi dernier, dans la soirée, à la Faculté de Droit et des Sciences économiques. Sur plainte de Jean-Baptiste Blanchard, un membre du secrétariat de cette entité de l'UEH, le juge de paix de la section Est de Port-au-Prince, Jean-Claude Mondellus, était venu s'enquérir des faits rapportés.

Interrogé par des étudiants, le plaignant, rapportent Marc-Emmanuel Dorcin et Jean-Robert Plaisimond, deux étudiants de la promotion Séquoia, aurait confié qu'il avait agi sur ordre de son supérieur hiérarchique, sans citer de nom. Toujours selon les étudiants précités, le magistrat était intervenu dans l'enceinte de la faculté pour faire déguerpir et mettre aux arrêts des « inconnus qui auraient occupé l'espace sans aucun titre ».

Arrivé sur les lieux, le magistrat s'est rendu compte qu'il a été mal renseigné, selon ce qu'ont rapporté Jean-Robert Plaisimond et Peterson Pierre-Louis. Il s'agissait plutôt d'un groupe d'étudiants qui voulaient faire passer leurs revendications.

« Peterson Pierre-Louis et moi avons été interrogés pendant près d'une heure au commissariat de Port-au-Prince par le juge de paix de la section Est, Jean-Claude Mondellus », a fait savoir Jean-Robert Plaisimond. Conduits de la faculté au commissariat de Port-au-Prince, les deux étudiants ont été renvoyés chez eux à condition de se présenter au tribunal, section Est, lundi.

Têtes de pont d'un mouvement visant le départ du doyen Gélin I. Collot, ces étudiants, qui reçoivent l'appui d'autres camarades, assimilent leur interpellation à une provocation. Depuis tantôt deux semaines, ils interdisent au doyen de pénétrer dans son bureau. « Me Collot ne devrait plus continuer à diriger la faculté», a réagi Jean-Robert Plaisimond, écartant toute idée de répondre à une convocation du même genre que la première émanant du juge Mondellus. »

Pour justifier leur mouvement, les étudiants protestataires dressent un tableau sombre du fonctionnement de la Faculté de Droit, la plus ancienne institution d'enseignement supérieur du pays. « La bibliothèque est quasiment vide, dénoncent-ils. Les toilettes sont dans un piteux état. Salles de classe surencombrées, carence de mobilier . Pas de professeurs à temps plein. Bon nombre d'étudiants n'ont aucune pièce pour les identifier, alors qu'ils paient régulièrement les frais d'immatriculation. La faculté n'a ni cafétéria, ni laboratoire informatique. Loin de satisfaire nos revendications, le décanat ne fait que nous cracher son mépris, le doyen va jusqu'à nous claquer la porte au nez suite à une rencontre avec lui dans son bureau. »

Les revendications des étudiants ne datent pas d'aujourd'hui. « Depuis 2003, nous avions soumis nos doléances au décanat, raconte Jean-Robert Plaisimond. Les responsables n'ont malheureusement pas réagi. Nous avons attendu quatre ans avant de réclamer le départ du doyen. » Cependant, d'après eux, l'hostilité de Me Collot vis-à-vis de la promotion sortante renverse le vase.

Nous avons tenté de joindre Me Collot par téléphone pour entendre l'autre son de cloche, mais nos démarches se sont révélées veines. Les autres membres du décanat et du secrétariat général rencontrés lundi à la FDSE n'ont voulu faire aucun commentaire.

Parallèlement, si une crise s'annonce à la Faculté de Droit et des Sciences économiques, la Faculté d'Ethnologie (FE) est sur le point de résoudre la sienne.

En novembre dernier, un mouvement de protestation a été enclenché par les étudiants de la Faculté d'Ethnologie. Pendant plus d'un mois, selon les protestataires, toutes les activités y avaient été totalement paralysées par les étudiants qui exigeaient des responsables du conseil décanat de meilleures conditions d'apprentissage. « Nous nous réjouissons qu'aujourd'hui, bien que de façon conditionnelle, les cours ont finalement repris à la faculté », dit Eugène Woodkend, représentant des étudiants de la FE au conseil du rectorat.

Selon ce dernier, un protocole d'accord par lequel le décanat s'engage à satisfaire certaines revendications a été conclu entre les protagonistes le 19 décembre 2007. « Une salle d'informatique d'une quinzaine d'ordinateurs flambant neufs inaugurée, de nouveaux ouvrages introduits à la bibliothèque, l'espace physique de l'institution réaménagé, calment la tension », en guise de solutions apportées, en attendant, à la crise de la FE, a fait remarquer l'étudiant.

Aucun commentaire: