février 10, 2008

LE PARLEMENT EST DIVISÉ SUR LA RELANCE ÉCONOMIQUE DU PAYS

La Chambre et le Sénat divisés sur le plan de relance économique

La Chambre des représentants américaine a adopté mardi le plan négocié avec l'administration du président George W. Bush pour relancer l'économie du pays, mais le Sénat a proposé son propre plan, au risque de retarder l'entrée en vigueur des mesures.
Le plan de près de 150 milliards de dollars a été adopté à une écrasante majorité -- 385 voix contre 35 -- à la Chambre. Il prévoit de mettre rapidement plusieurs centaines de dollars dans la poche de millions d'Américains pour donner un coup de fouet à l'économie et éviter une récession.
Au total, les particuliers devraient bénéficier d'environ 100 milliards de dollars de déductions d'impôts, tandis que 50 milliards de mesures fiscales sont prévus pour les entreprises.
Mais avant d'entrer en vigueur, le plan doit être approuvé par le Sénat. Or, la commission des Finances du Sénat a annoncé qu'elle examinerait mercredi son propre plan de relance, d'une ampleur comparable à celui adopté par la Chambre mais aux priorités différentes.
Si ce plan concurrent est adopté en commission, il sera immédiatement soumis au débat, a annoncé mardi midi le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, promettant un vote dès mercredi soir si les élus républicains ne font pas traîner les choses.
L'administration a pourtant mis la pression sur le Sénat. Quelques minutes après le vote de la Chambre, le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a immédiatement salué cette action rapide sur un plan "simple, temporaire, large et efficace".
"S'il est mis en place rapidement, ce que j'espère, le plan de la Chambre va injecter de l'argent dans notre économie à temps pour aider à créer plus de 500.000 emplois avant la fin de l'année", a-t-il assuré dans un communiqué.
"Je crois que les responsables du Sénat comprendront que la rapidité et la simplicité sont les clés pour mettre en place un accord qui réunisse les partis. Il est temps d'agir maintenant", a ajouté le ministre.
Dans la matinée, un porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, avait déjà exhorté le Sénat à approuver "le plus vite possible" le plan annoncé en fin de semaine dernière, sans pour autant dire si le président George W. Bush opposerait son veto à un plan différent.
"Plus nous trouvons de moyens de retarder ceci, plus il y a de risque de le faire capoter et ne pas le faire entrer en vigueur assez vite pour qu'il ait sur l'économie l'effet dont l'économie a besoin", avait-il insisté.
Le plan soutenu par la Maison Blanche et adopté par la Chambre des représentants prévoit des ristournes fiscales pouvant atteindre 600 dollars pour une personne seule, 1.200 dollars pour un couple marié, avec 300 dollars supplémentaire par enfant.
Au total, 117 millions de familles sont censées recevoir un chèque dès le printemps, une mesure destinée à favoriser la consommation, les investissements, les embauches et donc la croissance.
Certains élus démocrates ont aussi considéré qu'il était insuffisant. Selon le plan présenté au Sénat, tous les Américains gagnant au moins 3.000 dollars par an recevraient un chèque de 500 dollars, soit 200 dollars de plus que le plan soutenu par l'administration.
Mais pour les salariés les mieux lotis, le rabais serait plafonné à 1.000 dollars, au lieu des 1.200 dollars prévus par la Maison Blanche. Et les pensions de retraite seraient considérées comme un revenu, ce qui étendrait le plan à un plus grand nombre de personnes.

Aucun commentaire: