août 28, 2009

ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS EN PRÉSENCE DES PARLEMENTAIRES DE LA CARAIBE...

Haïti: Discours du Président Levaillant LOUIS-JEUNE

Sous l'égide du Président du Sénat Kély C. Bastien et du Président de la Chambre des Députés, Levaillant Louis-Jeune, a débuté à l'' Hôtel Montana ce jeudi 20 août 2009 la réunion régionale des parlementaires des Antilles et des Caraïbes. Avec pour thème central ''Les objectifs du Millénaire pour le Développement : Défis pour les Caraïbes. Environnement, partenariat pour le développement et migrations ''. Consacrée à la problématique de l'environnement proprement dite, la 1ère séance de travail a été dominée par les exposés de Ronald Toussaint, du Député cubain Hector Eligio Amigo Carcoces et Yves Duplan. La 2ème séance a été animée par Osée Olibri de l'Université d'Etat d'Haïti et Pierre Joseph Ulysée (Université de Montréal) autour du phénomène transnational des migrations. Nous publions ci-après in extenso le discours d'ouverture de la conférence de la Confédération Parlementaire des Antilles, Amériques et Caraïbes (COPA), prononcé par le Président de la Chambre des Députés, Levaillant Louis-Jeune.


Discours du Président de la Chambre des Députés

Port-au-Prince, le 20 Août 2009

Conférence de la COPA

Madame La Présidente de la COPA del Acuña,

Madame la Vice-Présidente de la COPA,

Honorables Parlementaires des Pays frères,

Monsieur le Président du Sénat de la République,

M. l'Ambassadeur de la République Dominicaine,

Madame le Premier Ministre de la République d'Haïti,

M. le Directeur Général de la Police Nationale d'Haïti,

Honorables Sénateurs et Députés de la 48eme Législature,

Chers invités,

Mesdames, Messieurs,

Aujourd'hui, et pour deux jours encore, la présence nombreuse et prestigieuse des Parlementaires des Amériques confère à la ville de Port-au-Prince le statut de capitale du Parlementarisme antillais et caraïbéen. En honorant l'invitation du Parlement haïtien d'y tenir sa conférence régionale annuelle, la Confédération parlementaire des Amériques (COPA) indique de façon non équivoque son souci de contribuer au renforcement de la démocratie parlementaire et à l'édification d'une communauté réellement intégrée, fondée sur la dignité des partenaires et la solidarité entre les peuples. Les Députés Haïtiens sont infiniment heureux de retrouver les préoccupations majeures de leur peuple dans la thématique de la Conférence qui a eu la bonne idée de puiser ses principaux sujets dans le répertoire des Objectifs du Millénaire du Développement pour énoncer les grands défis qui bouleversent les Etats et les Peuples de la contrée, notamment la dégradation alarmante de l'environnement, le flux incessant des migrations indésirées et l'urgente nécessité d'un partenariat consciencieux et loyal pour soutenir et accélérer le développement régional.

Mes Collègues des Antilles et de la Caraïbe,

Par mon organe, la Chambre des Députés d'Haïti vous adresse le salut fraternel et vous souhaite la plus cordiale bienvenue sur cette terre qui s'enorgueillit d'avoir été le berceau du panaméricanisme à l'aube du 19ème siècle. Pour tout visiteur venu des Iles d'histoire, fouler le sol d'Haïti équivaut à ouvrir un livre d'histoire, même si le souvenir de la grande épopée s'est quelque peu dissous dans la poussière du temps et des difficultés existentielles de la Nation Haïtienne.

Parce que la proximité géographique et certaines affinités de l'histoire et de l'anthropologie physique, sociale et culturelle nous aménagent, nous imposent même des conditions climatiques, géo-agricoles et existentielles presque identiques, il est tout à fait naturel que nous conduisions des réflexions communales sur nos problèmes connexes, dans une quête responsable de solutions appropriées, dans une dynamique de complémentarité des apports et des opportunités de chacun. Nous sommes les associés, les équipiers d'une formidable et pathétique aventure de salut antillais, caraïbéen et américain. A la diplomatie des Etats concoctée dans les laboratoires des gouvernements, les parlements, tout autant pénétrés des défis et des impératifs, prônent une cordiale diplomatie des peuples, condamnés que nous sommes tous, parlementaires de pays frères, à nous approcher les uns des autres, à partager nos préoccupations et nos aspirations, afin de fructifier, au bénéfice de toutes les composantes de nos sociétés respectives, les semences de cette mondialisation qui éclate et transcende les frontières pour la constitution de la Cité Planétaire. A côté de la froide méthodologie du dialogue politique des Etats, dominé par le jeu sordide des intérêts parfois inconciliables, les parlements suscitent l'émotion chaleureuse et affectueuse des accolades entre les peuples et travaillent à jeter, au-dessus des spécificités et des disparités de toute nature, des passerelles d'échanges et de compréhension mutuelle. De l'obédience du «Common Law» à la mouvance romano-germanique que se partagent les pays et les peuples de la région, les parlementaires oeuvrent pour une rencontre pacifique des civilisations et l'interprétation des cultures. Ils empruntent en cela la voie royale de l'intégration hémisphérique, pénétrés du sentiment que, dans cette contrée comme à travers la Planète Terre, il n'existe qu'une seule race qui s'appelle l'humanité ; que le seul combat qui vaille la peine reste celui de la promotion humaine ; que la seule dévotion qui ennoblisse réellement l'âme humaine, c'est celle de la générosité dans la quête du bonheur commun, dans une expression sublime de la fraternité universelle. C'est à ce genre d'élévation de l'esprit et du coeur que nous convie la rencontre de ces jours.

Chers Amis parlementaires et Invités,

Comme je l'ai noté au début de mes propos, la thématique de la Conférence de la COPA rejoint et soulève des préoccupations fondamentales ici, en Haïti. Elle sonne pour nous l'heure d'un débat de vérité, sur une situation qui menace la région et particulièrement l'écosystème haïtien et dont on se plaint que les effets délétères, par vagues successives, envahissent périodiquement et polluent les côtes et les rives voisines. Pourtant les transes suscitées par le réchauffement climatique font trembler l'humanité entière. Et la tragédie de la misère, la menace du désastre écologique, l'invariable périodicité des migrations de populations indistinctes vers des territoires plus cléments.

Certes, au cours de ces assises, les experts haïtiens auront le mâle courage d'étaler nos maux et malheurs dans leur acuité désolante et s'appliqueront, avec les interlocuteurs régionaux qui, nous l'espérons, afficheront une égale franchise, à traquer les solutions idoines qui satisfassent les uns et les autres et aident à préserver l'environnement antillais, caraïbéen et américain. L'évocation sereine des problèmes singuliers, la supputation courageuse des répercussions néfastes de difficultés particulières sur l'environnement général, et le souci partagé de les réduire au profit de tous, voilà les caractéristiques majeures qui distinguent les institutions dignes de respect, voilà les vertus et qualités qui soutiennent leur efficacité, alimentent leur gloire et les installent à l'Olympe du prestige international. La COPA appartient à cette superbe catégorie qui se dévoue à stimuler la foi trop prudente, fortifier l'espoir trop fragile, apprivoiser les rancoeurs inutiles, doper le zèle trop timide et le courage défaillant.

Dès ses premiers balbutiements au Québec, et tout au long de son cheminement, la COPA n'a jamais cessé d'affirmer son ambition d'intégration régionale, continentale pour la construction «d'une Communauté des Amériques équitable et prospère». Elle a promené ses ferveurs inentamées du Québec en Argentine, du Chili au Venezuela, de Puerto Rico à la Terre de Feu, du Brésil au Mexique, de l'Equateur en Californie. Et partout, avec une application et un sens de la solidarité qui n'ont connu ni faille ni répit, elle a ratissé le terrain des attentes et des espérances pour engranger les bonnes dispositions au dialogue des nations, motiver les adeptes et élargir chaque jour davantage le champ de l'entente et de la concertation régionales.

C'est donc avec une légitime fierté qu'à titre de Président de la Chambre des Députés j'ai initié et avalisé le projet d'inviter la COPA à tenir sa conférence régionale en Haïti. L'on comprend et mesure dès lors l'immense satisfaction que j'éprouve à accueillir nos collègues antillais et caraïbéens venus, chaleureux d'amitié et de compréhension, animer le débat sur les défis à relever ensemble, sur les enjeux à conquérir ensemble. Je souhaite ardemment que ces assises soient fructueuses et que de nos réflexions sortent des dispositions et mesures propres à améliorer le panorama physique de nos pays et les conditions de vie de nos populations. Bonne besogne aux experts et aux animateurs des prochains ateliers. Agréable séjour à nos éminents collègues de la Caraïbe, des Antilles et des Amériques.

Merci de votre attention

Levaillant LOUIS-JEUNE
Président
Chambre des Députés d'Haïti

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