mai 14, 2012

LE PREMIER MINISTRE DOIT PRÉPARER LES PROCHAINES ÉLECTIONS...



11/05/2012

À quand la réalisation des prochaines élections dans le pays ? Cette question mainte fois posée est longtemps restée sans réponse. Cependant, le nouveau Premier ministre a essayé d’en apporter une réponse plus ou moins laconique, lors de la présentation de son énoncé de politique générale au Sénat de la République. Les élections auront lieu dès le mois de novembre de cette année, selon Laurent Lamothe. Le vide laissé avec le départ d’un tiers du Sénat pourrait être comblé dès le début de la prochaine année législative. Alliés politiques. Amis et proches conseillers. Les sénateurs sortant sont pratiquement des alliés sûrs du pouvoir du 14 mai. Que faire ? Comment diriger sans avoir le support de ces « éléphants » ? La question des élections reste un grand défi pour le successeur de Garry Conille.

Le renouvellement d’un tiers du Sénat et des conseils municipaux devait avoir lieu à la mi-novembre de l’année dernière. L’on est presque rendu à la moitié de cette année et voilà qu’un vide vient d’être créé au Grand Corps. Certaines mairies, dont les mandats sont arrivés à terme il y a un an et demi, sont actuellement dirigées par des conseils communaux et d’autres par des conseils municipaux. On est en plein de facto. Michel Martelly au pouvoir depuis un an n’a pas fait grand cas de ce problème. Alors que le vide politique est déjà trop embarrassant. Malgré tout, la vie continue.

Les prochaines élections sont d’une importance capitale. Le vide politique ne devrait profiter à personne, sauf à des racketteurs politiques ou des prétendants dictateurs qui entendent affaiblir les institutions. Malgré ce problème extrêmement grave, les autorités ne semblent pas vouloir résoudre cette équation. En dépit de tout, le prochain chef du gouvernement fonce. Sans ambages, il annonce pour la fin de cette année la tenue des prochaines sénatoriales et municipales. Comment y arriver avec une machine déjà branlante ? Quel Conseil électoral aura la charge de les organiser ? Des questions dont les réponses semblent ne pas être pour demain.

Un CEP abracadabrant
Techniquement le Conseil électoral provisoire n’est pas prêt pour organiser des élections dans les quatre prochains mois, affirme un haut cadre de l’institution électorale. Cependant, précise-t-il, si tous les moyens sont réunis, les élections pourront bien avoir lieu avant la fin de l’année, soit au mois de novembre, avant d’ajouter que certains problèmes politiques doivent être d’abord résolus, dont la publication ou l’annulation de la Constitution révisée. La nature de l’organisme devant organiser ces joutes en dépend.

D’autre part, les amendements de la loi électorale doivent être pris en considération et le pouvoir exécutif doit, de son côté, envoyer des signaux clairs concernant la tenue de ces élections considérées comme importantes pour la survie de notre jeune démocratie. Cependant, des problèmes importants se sont encore posés aux acteurs. « Faute de budget, de calendrier, de mobilisation de la machine électorale et d’une décision formelle de l’exécutif, rien ne peut être fait », précise le directeur général du CEP. Six mois, c’est le temps minimum que requièrent la mise en marche de la machine électorale et l’organisation des élections, selon Pierre-Louis Opont.

L’actuel Premier ministre vient de donner la garantie que les élections seront bientôt organisées sans donner plus de précisions. Laurent Lamothe a seulement mentionné que des contacts avaient été pris avec des amis vénézuéliens en vue de donner une certaine aide à la réalisation des prochaines joutes électorales. Mais toujours est-il que rien de concret n’a été fait en vue de combler les vides et de résoudre des problèmes patents concernant les doutes qui pèsent sur la chaîne électorale.

La présidence, pour sa part, n’ose même pas parler d’élections. Elle semble trop impliquée dans la gestion des affaires courantes de l’État. De fait, l’amendement de la Constitution, résolument conseillé par le groupe majoritaire au Sénat, n’a jusqu’à date pas été promulgué. Le décret présidentiel devant habiliter le Conseil électoral à entrer en fonction n’a pas été publié. Même les partis politiques, qui, d’ordinaire, s’activent au moment de cette marque de souveraineté, ne se font pas entendre. À cela s’ajoute un manque de crédibilité et la démission de certains membres de l’institution électorale.

Dans l’intervalle, la séance de présentation de l’énoncé de politique générale de Laurent Lamothe laisse un goût amer. Des sénateurs sont divisés. Avec un tiers manquant, la tâche est devenue plus compliquée et l’institution peut être même caduque. Les élections s’annoncent importantes et nécessaires. Laurent Lamothe, les pieds dans la réalité, devra montrer de quoi il est capable.

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