avril 21, 2007

EST-IL NÉCÉSSAIRE D'HYPOTHÉQUER L'ESPACE HAITIEN À LA RECHERCHE DES TRAFIQUANTS DE DROGUES ...

Haïti dans les eaux troubles de la Caraïbe (Extrait du Nouvelliste du 19 avril 2007)


Haïti se jette à l'eau en ratifiant, mercredi soir, un accord de coopération visant la lutte contre le trafic illicite maritime et aérien dans les eaux et dans l'espace aérien de la Caraïbe. Cet accord conclu en 2003 a été approuvé par la majorité des députés et sénateurs réunis en Assemblée nationale.

En attendant d'avoir les moyens de sa politique, Haïti s'engouffre dans un accord de coopération de la région des Caraïbes souvent utilisée pour les trafics illicites. Quatre-vingt- treize parlementaires (députés et sénateurs), en effet, ont convenu de la nécessité de ratifier cet accord conclu en avril 2003 à San José, capitale de Costa Rica. « Cette coopération, indique les clauses de l'accord, vise à s'assurer que les navires et aéronefs suspects soient détectés, identifiés, placés sous surveillance permanente et que, si des preuves de participation à un trafic illicite sont découvertes, les navires suspects soient immobilisés afin que les services répressifs compétents engagent l'action appropriée. »

Six voix, au Parlement haïtien, se sont abstenues de voter cet accord de coopération qui encourage chacun des pays engagés à accélérer les procédures d'autorisation permettant « aux agents, aux navires et aux aéronefs de ses services répressifs d'entrer dans ses eaux, son espace aérien et ses ports et ses aéroports afin de mener à bien les objectifs » fixés. A cet aspect, préconise le député Jean Limondji, des pré-requis sont nécessaires pour qu'Haïti soit considérée comme un partenaire important dans cet accord. Aucun navire et aéronef n'a été ni commandé ni acheté par l’État haïtien, a déploré le sénateur Youri Latortue en dépit de son vote favorable à cet accord de coopération. Des fonds, dit-il, ont été prévus dans le récent budget voté au Parlement dans la perspective d'une nouvelle force de sécurité dans le pays.

Environ 10% de la drogue expédiée en 2002 aux États-Unis a transité par Haïti qui ne dispose ni d'avion ni de bateau pour combattre ce trafic. Le chef de l’État, René Préval, à l'ouverture de la session annuelle du Parlement, en janvier dernier, avait présenté Haïti comme une victime de ce trafic. Au récent sommet sur la drogue tenu en République dominicaine, René Préval, avait estimé qu'il existe un lien étroit entre l'instabilité politique et le trafic de la drogue.

Les États signataires de cet accord de coopération s'engagent également à échanger des agents de services répressifs et d'autres experts y compris, le cas échéant, le détachement d'agents de la liaison. Les parties facilitent la coordination effective entre leurs autorités de l'aviation civile et leurs services répressifs afin de permettre une vérification rapide des immatriculations d'aéronefs et des plans de vols.

Des pistes clandestines aménagées et utilisées par les trafiquants de drogue sont souvent découvertes par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et la Police nationale d'Haïti dans diverses régions du pays.

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