juin 17, 2007

LA JUSTICE AMÉRICAINE PUNIT CELUI QUI FAIT OBSTRUCTION À LA JUSTICE...

Le bras de la justice s'est abattu sur Lewis Libby

«On vient de l'apprendre : Lewis Libby, ancien chef de cabinet de Richard Cheney, vice-président américain, a été condamné à 30 mois de prison, pour avoir menti et fait obstruction à la justice dans l'affaire Valérie Plame, agent de la CIA dont l'identité avait été révélée dans la presse, ce qui est un délit». Titre RFI, mardi 5 juin 2007, 11 h am.

L'ambassadeur Joseph Wilson menant campagne contre la guerre en Irak est le mari de Valérie Plame . Joe Wilson avait publiquement mis en cause l'existence de l'arsenal nucléaire irakien dénoncée par George Bush. Prenant le contre-pied des affirmations du président. Pour se venger de ses prises de position pacifistes, Lewis Libby décide d'organiser des fuites dans la presse, en dévoilant l'identité et la fonction de Mme Joseph Wilson.

Richard Armitage, adjoint de Colin Powell au Département d'État confessa au début de septembre 2006 qu'il s'était dénoncé à la justice comme l'auteur de la révélation de l'identité de Valérie Plame au «Washington Post» mais le procureur l'avait dissuadé d'en parler en public. «Gardez le silence !», lui conseilla le procureur. «J'ai commis une terrible erreur» ou encore : «C'est une terrible erreur de ma part», admit Armitage. Une dénonciation involontaire suivie d'un remords de conscience, qui n'aura pas de conséquences judiciaires pour l'ancien numéro deux du Département d'État. Puisque l'étau de la justice se refermera sur Lewis Libby. L'inculpation a été maintenue. Chefs d'accusation : mensonges et obstruction (obstacle) à la justice. Il encourait une peine de 30 ans de privation de liberté.

Le verdict est tombé en milieu de journée du mardi 5 juin : 30 mois d'emprisonnement. Le Tribunal a fait montre de clémence à son endroit. Sans minimiser les tours de prodiges employés par son conseil de défense. Le travail des avocats de l'accusé est pour beaucoup dans le dénouement, disons heureux. Malgré tout, que va faire le condamné ? Acceptera-t-il la décision ? Ou relèvera-t-il appel ? Et y a-t-il intérêt ? Courant le risque de voir la Cour d'Appel majorer la peine. On s'achemine vers inéluctable : Lewis «Scooter» Libby, hier encore tout-puissant conseiller du vice-président américain, devra purger sa peine. Quand on a commis un crime fédéral (comme pour toute infraction d'ailleurs), la justice américaine ne badine pas.

Lewis Libby touche en un rien de temps le fonds. Couvert de déshonneur. Quant à Valérie Palme, le «secret service» c'est fini, n'étant plus bonne pour le service dès lors que le grand public apprenait son identité et sa fonction. Les agents ont droit à la protection de leur identité, pour avoir enfreint cette règle Lewis Libby va devoir réfléchir à l'ombre. Pendant deux ans et demi.



Jean-Claude Boyer
5 juin 2007

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