mars 25, 2008

Haitiens d'abord et les étrangers ensuite ...

Haitiens d'abord, étrangers ensuite...


« Si les nationaux n'investissent pas assez, cela va créer des doutes chez les investisseurs étrangers », propos du représentant du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies en Haïti, Hédi Annabi qui intervenait, mercredi 12 mars, à l'occasion d'un déjeuner-débat de la Chambre de commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH).

A la faveur de l'amélioration du climat sécuritaire en Haïti, dit le représentant du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies dans le pays, Hédi Annabi, les indicateurs macroéconomiques affichent positivité. Il en veut pour preuve le taux de croissance de 3.2% du PIB pour l'exercice qui vient de s'achever.

« Le taux de croissance n'est assez élevé pour apporter- à court terme- une amélioration sensible des conditions de vie de la population, mais c'est la première fois depuis très longtemps que le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) a dépassé le taux de croissance annuelle de la population », souligne très calmement le diplomate tunisien qui intervenait le mercredi 12 mars 2008, à la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH).

Exhibant toujours sa prudence et son humilité du fait qu'il n'est pas économiste, Hédi Annabi qui met en évidence les trois années de croissance positive, une certaine maîtrise de l'inflation qui a été maintenu l'année dernière à 7.9%, une stabilisation de la gourde par rapport au dollar, croit que la tendance qui se dessine en Haïti est encourageante même si les résultats sont encore insuffisants.

M. Annabi a profité de l'occasion pour rappeler aux Haïtiens et aux hommes d'affaires majoritairement présents dans la salle de conférence de la CCIH, que le contexte actuel de la mondialisation est défavorable à leur pays. Un baril de pétrole à 110 dollars, en hausse de plus de 10% par rapport aux trois semaines précédentes, une flambée des prix des denrées alimentaires dans un pays qui importent une grande partie de ses aliments, le chef civil de la Minustah en conclut un véritable désavantage pour Haïti.


Pour sa part, Jean-Robert Argant, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti, dans ses propos d'introduction s'est exprimé en ces termes : « Quand on déporte à tour de bras dans ce pays ...toute une floppée de racailles, dans un pays qui n'arrive pas encore à cicatriser des blessures récentes, qui tente jour après jour au prix de multiples efforts louables de retrouver un équilibre, qui s'efforce de construire une force de Police efficace, je dis qu'il y a maldonne ...La poussée de l'ivraie, hélas, est supérieure à la montée du blé»


Il rappelle que le secteur privé est un des piliers de la société. «Ce secteur, selon le président de la CCIH, doit se manifester, prendre parti, s'engager, pour pousser la peur à changer de camp » en faisant remarquer que la Minustah est un des éléments-clés du combat contre l'insécurité Jean-Robert Argant questionne « que dit la Minustah ?»

Hédi Annabi conseille aux Haïtiens de travailler à dépasser leurs différences pour construire des partenariats entre eux et avec la communauté internationale qui à son tour doit mettre en place une meilleure coordination.

Le chef civil de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) qui déclare à qui veut l'entendre que la Minustah n'est pas une agence de développement, était l'invité spécial de l'organisation patronale lors d'un déjeuner-débat organisé autour du thème « Haïti : rétablissement d'un climat sécuritaire et relance économique ».

Dieudonné Joachim
djoachim@lenouvelliste.com

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