mai 27, 2007

LES RESIDENTS DE LAMENTIN SE FONT JUSTICE...

Les résidents de Lamentin se font justice
Par Victor Jean Junior
Un marché public incendié, un jeune garçon lynché. Et beaucoup de peur. Les habitants de Lamentin un quartier de la commune de Carrefour, ont réagi plutôt brutalement au récent assassinat, en moins de quatre jours, de deux agents de la 18e promotion de la Police nationale d'Haïti.

Les policiers Patrick Jean-Pierre et Rony Jean-Baptiste ont en effet été tués par balles par des agresseurs inconnus qui ont pris la fuite après leur forfait. L'annonce du meurtre des deux agents de la paix s'est répandue comme une traînée de poudre parmi les milliers de résidents de Lamentin 52 et 54, qui croyaient en avoir fini avec l'insécurité. Certains se sont faits justice eux-mêmes, lynchant un jeune homme soupçonné d'être de mèche avec les bandits et incendiant un petit marché public.

« Les riverains ne pouvaient faire autrement, dit un témoin sous couvert d'anonymat. Par ces actes, ils voulaient seulement exprimer leur mécontentement. Ils ont mis le feu au marché parce que celui-ci était un refuge pour les bandits armés et ils ont tué le jeune homme parce que ce dernier était impliqué dans l'assassinat du policier Jean-Pierre. »

Selon des résidents, la présence de nombreuses marchandes permettait aux bandits de mener leurs opérations criminelles en toute quiétude tout en passant inaperçus. « Ici, les bandits font ce qu'ils veulent même si le sous-commissariat près de St- Charles n'est qu'à quelques pas du marché », a regretté le témoin, racontant, l'air terrorisé, le film des événements. Il semble que, ce jour-là, les protestataires ont aussi saccagé la maison de l'un des individus impliqués dans le meurtre du policier Patrick Jean-Pierre.

Un agent de la police a révélé au Le Nouvelliste que la municipalité entendait installer les marchandes dans un lieu plus approprié.
Plusieurs arrestations ont eu lieu mardi dans le cadre de l'enquête entamée par la police de Carrefour afin de faire la lumière sur cet assassinat, apprend-on de source policière. Toutefois, l'identité des personnes appréhendées n'a pas encore été rendue publique. La police dit rechercher d'autres suspects afin de mettre la main au collet des coupables.

Ce double meurtre de policiers survient à un moment où les Port-au-Princiens commençaient à prendre plaisir au retour de la sécurité dans la capitale. De mars 2004 à décembre dernier, une centaine de policiers ont été assassinés par balles, certains ont même été décapités.

Victor Jean Junior
djune14@yahoo.fr

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