mai 27, 2007

LA COMMUNICATION,

La communication, complice de la démocratie


La Journée mondiale des télécommunications célébrée autour du thème « Connecter les jeunes aux technologies de l'Information et de la Communication (TIC) » a suscité un intérêt particulier parmi les étudiants de la faculté des Sciences humaines (FASCH). On a alors réfléchi en commun sur la problématique singulière de la communication et de son influence sur le processus démocratique en Haïti.

Comment utiliser les TIC pour mener des luttes démocratiques en Haïti ? Pourquoi promouvoir des stratégies d'accès collectif aux technologies de l'information et de la communication ? Quels meilleurs usages peut-on en faire pour mener des recherches scientifiques ? Les préoccupations et interrogations d'une cinquantaine d'étudiants réunis, jeudi dernier, à la bibliothèque de la faculté des Sciences humaines (FASCH) ont beaucoup enrichi l'exposé du journaliste Godson Pierre. Celui-ci intervenait à une conférence sur les technologies de l'information et de la communication organisée par l'Association haïtienne des étudiants en communication sociale (AHECS).

Godson Pierre a attiré l'attention des étudiants sur l'importance actuelle des TIC dans le vécu quotidien des Haïtiens, particulièrement dans leur rapport avec les acteurs de la vie sociopolitique. Même si peu d'entre eux ont accès aux TIC, les Haïtiens s'embarquent de plus en plus dans des relations plutôt solides avec les acteurs politiques. « Les technologies de l'information et de la communication, depuis les dix dernières années, ont joué un rôle beaucoup plus important qu'on ne le croit dans les soubresauts politiques du pays », a constaté le journaliste. « Elles ont notamment permis aux citoyens de s'engager plus activement dans les affaires du pays et de développer des rapports plus étroits avec les acteurs politiques », a-t-il relaté aux futurs spécialistes en communication sociale, littéralement accrochés à ses lèvres.

Le coordonnateur général du groupe Média alternatif a surtout mis l'accent sur la pratique communicationnelle des pouvoirs en Haïti. Ces derniers entendent de plus en plus s'approprier des outils des TIC pour asseoir leur politique et leur idéologie. « Tandis qu'on observe des tentatives du secteur totalitariste à s'approprier ces technologies, le secteur démocratique, à son tour, veut s'emparer de ces mêmes outils pour renforcer le processus démocratique », a-t-il expliqué.




Vision toute autre pour le responsable du département de Communication de la faculté des Sciences humaines, Romel Rodney. Peu de gens ont saisi jusque-là l'importance et l'utilité des TIC, croit-il, et très peu y ont accès . Ce constat rend le professeur perplexe quant au rôle de ces technologies dans le processus de démocratisation en Haïti. « Les nouvelles technologies sont élitistes, a-t-il dit. La relation entre les technologies de l'information et de la communication et le processus de démocratisation en Haïti n'est pas tout à fait évidente. »


La conférence a non seulement constitué une occasion pour les étudiants de poser la problématique des TIC en Haïti comme un problème de droit, mais aussi de questionner l'utilité de ces technologies dans la vie estudiantine. Romel Rodney a ainsi rappelé aux futurs communicateurs l'intérêt qu'ils doivent porter dans l'utilisation des services technologiques. « Les TIC, en particulier l'internet, ont révolutionné l'enseignement en Haïti. Elles permettent aux étudiants de mener des recherches scientifiques. Par contre, il est important et nécessaire d'en faire une bonne pratique », a convié le responsable du département de Communication sociale aux étudiants.

La Journée des télécommunication à la faculté des Sciences humaines a été aussi l'occasion pour les étudiants de porter une attention toute spéciale à des professeurs qui ont marqué la faculté, notamment le département de Communication sociale, par leur savoir-faire, leur compétence et surtout leur implication dans la formation académique des étudiants. Les professeurs Lucien Bernard et Frank. L. Gilles ont, en la circonstance, reçu des plaques Honneur et mérite. Lucien Bernard est le plus ancien professeur de la faculté, mais aussi le premier responsable du département Frank L. Gilles, quant à lui, a le mérite d'avoir encadré le plus grand nombre d'étudiants dans la préparation de mémoire de sortie à la Faculté. Sa plaque a été remise à son épouse en son absence.


Jean Max St Fleur

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