septembre 01, 2010

À QUOI SERVENT NOS PARTIS POLITIQUES?

Le juriste haïtien est très heureux de publier l'article de l'ingénieur-Agronome Jean-Érich René sur son blogue. Son texte dit tout haut ce que Me Jean-Marie Mondésir pense tout bas de l'éclosion instantanée des partis politiques en Haïti.

À chaque période pré-électorale en Haïti,on entend des nouveaux leaders qui émergent, se présentant sous la bannière des partis politiques farfelus,ayant des noms fanfaisistes pour briguer la présidence de ce pays. On se demande :Est-ce qu'ils ont un programme de société, une idéologie (droite, gauche, centre), une équipe formée et compétente pour diriger ce pays après le séisme du 12 janvier 2010. Est-ce qu'ils sont representatifs dans les dix départements géographiques? Ont-ils une stratégie au niveau national qui leur permettra de procéder à la décentralisation, au renforcement des capacités institutionnelles.Sont-ils vraiments des partis politiques ou des groupes de pressions politiques? Quels sont leurs moyens de financement et leur structure organisationnelle? À bien regarder, il n'existe pas en réalité de partis politiques qui soient en mesure de mobiliser le peuple haïtien après le 12 janvier. La preuve en est bien grande,après le renversement du régime des Duvalier en février 1986, aucun Parti n'est doté d'un programme de société visant à assurer la destinée de la nation. Ce pays n'a jamais connu de stabilité politique et les intellectuels et les leaders ne pensent à leurs intérêts mesquins. Eh bien! l'ingénieur-agronome Jean-Érich René dresse un portrait fidèle de la situation actuelle en Haïti, le juriste haïtien invite ses lecteurs à lire cet article...

À quoi servent nos Partis?

Jean Erich René

Le comportement irrationnel des Partis politiques et leur traitement arbitraire par le Conseil Electoral Provisoire suscitent bien des doutes et soulèvent beaucoup d'interrogations. Tout d'abord, nous n'arrivons pas à déterminer dans quels cadres de pensées évoluent nos Leaders Politiques ni leurs motivations réelles pour la course à la Présidence. En analysant les objectifs poursuivis par les différents locataires du Palais National élus aux suffrages universels, nous nous demandons comme Raymond Aron dans « L'opium intellectuel », s'il ne serait pas préférable de procéder à la mise au rancart de nos Partis politiques afin de les réformer. En effet, la plupart d'entre eux ne sont que de simples illusions d'optique c'est à dire des flocons de nuages qui transportent nos Présidents au Palais National mais qui s'estompent immédiatement après leurs prestations de serment.

Dans la conjoncture électorale actuelle notre plus grande déception vient de Jacques Edouard Alexis, un universitaire deux fois Premier Ministre, récusé par l'INITE s'est vite métamorphosé en Mobilisation pour le Progrès d'Haïti (MPH) qui n'est pas une variante idéologique de son Alma Mater. L'osmose politique témoigne de la faiblesse du solvant. Toutes les nations du monde ont connu leurs périodes de tâtonnement politique, mais la transition haïtienne est suicidaire. L'heure d'un réveil de conscience idéologique sonne. La Première République Noire indépendante du monde ne peut offrir un spectacle aussi décevant dans le champ de l'analyse politique. En toute vraisemblance nous sommes arrivés à « La fin de l'histoire et le dernier homme » selon le titre évocateur du livre de Francis Fukuyama. Cette thèse fut soutenue aussi par Hegel et Marx. Grâce à une prise de conscience matérialisée dans nos institutions, Haïti ne reviendra pas sous la domination d'autres colons mais écrira une nouvelle page d'histoire.

Les familles politiques haïtiennes actuellement ne sont pas des guides fiables pour une action constructive en vue de l'émancipation de notre société. Engagées dans des luttes sans grandeur et sans aucun intérêt pour l'avenir de la nation, elles n'affichent aucune marque distinctive, puisqu'elles se ressemblent comme deux gourdins et 50 centimes. Même lorsqu'elles tentent de se fusionner c'est pour élire un Président ou le cas échéant le renverser après avoir pété le plomb une fois au Palais National. Ce manque de cohérence, relevé au niveau de nos Partis politiques, est principalement dû à un vide idéologique patent, cautionné par l'absence d'un contenu doctrinal. Les portefeuilles ministériels, les postes diplomatiques etc. sont leurs seuls monnaies de change. Ces alliances hétéroclites fragilisent la vie nationale.

Quelles sont les idées rectrices de nos Candidats à la présidence admis par le CEP aux élections du 28 Novembre 2010, si elles auront lieu? Ce ne sont pas de vraies entités politiques qui sont en course pour le fauteuil présidentiel. Il n'y a pas lieu de les comparer puisque leurs contenus nébuleux ne résistent à aucun filtre. Il est décevant de ne pas pouvoir identifier les idées maitresses qui matérialisent leurs existences. Quant à la cohérence interne, n'en parlons pas. Nos Partis Politiques sont généralement coiffés par des Rois sans couronne. Ils n'ont de compte à rendre à personne, surtout sur les aspects financiers. Même quand les règlements du Parti exigent des élections,le choix du Dr Erick Dunois Cantave par la majorité comme Secrétaire Général du KONAKOM, a été écarté arbitrairement. D'où l'excroissance du KONAKOM du Renouveau. Cette conformation décalée s'observe également au niveau des autres formations politiques en ruine à la mort du Secrétaire Général. La gérontocratie tue nos Partis Politiques.

Définitivement il faut mettre de l'ordre dans la maison en essayant d'inculquer à nos Partis Politiques des concepts spécifiques capables de servir de corpus théorique pour la formulation d'une idéologie politique afin d'enfanter un programme en adéquation avec les desiderata des masses. On ne peut pas se lever un matin et décider de fonder un Parti politique qui n'existe que de nom. Aussi le parterre électoral est rempli d'herbes folles identifiées sous les appellations suivantes : Platfòm 16 Désanm , Renmen Ayiti, INITE, Penh, LAVNI, Fòs 2010, Acra, KLE, Solidarité, Mouvman Wozo, Repons peyizan, Ayisyen pou Ayiti, Ansanm Nou Fo etc. Quel salmigondis politique! Le décret du CNG ou Conseil National de Gouvernement définit un Parti Politique comme une «Association de citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune dont elle recherche la réalisation avec comme objectif la conquête et l'exercice du pouvoir. Les Partis Politiques sont appelés à assurer la gouvernance du pays par alternance au moyen d'élections libres. »

Pendant ces vingt-quatre dernières années, la transition démocratique n'a jamais eu lieu à l'échelle du Gouvernement ni au niveau des Partis politiques. La démocratie devient un leurre et le pluralisme une vraie chimère. On assiste à une constellation de Partis Politiques sans boussole ni programme de gouvernement, sans aucune structure démocratique hiérarchisée. D'où l'émiettement de la population en âge de voter et l'impossibilité pour les Partis de financer leur fonctionnement grâce à la cotisation des adhérents. Il s'en suit également un manque d'information et de formation des électeurs pour la réalisation d'un ordre social nouveau. Le rassemblement de plusieurs groupements politiques en 3 ou 4 Partis serait financièrement plus rentable et politiquement représentatif d'une frange plus importante de la population capable d'influencer de manière consensuelle le verdict des urnes. L'État haïtien pourrait leur accorder certains subsides pour couvrir les frais indispensables à leur fonctionnement

Le contour de nos Partis Politiques est très mal défini et fissuré de césures. On voudrait les polariser en droite / gauche, malheureusement le constat quotidien révèle que le cœur de nos Chefs de Partis est bien à gauche mais leurs poches sont à Droite. Le paysage politique haïtien subit des influences étrangères délétères. Pourtant la doctrine de nos ancêtres a préexisté à presque tous les courants politiques contemporains. Nous avons de qui tenir pour un ancrage national et légitime de nos Partis Politiques. Il est dangereux de diffuser en Haïti des idéologies politiques sans aucun lien avec nos réalités sociales. Si nous déployons un spectre colorimétrique de nos Partis Politiques en course pour les élections présidentielles du 28 novembre, peu d'entre eux se seraient différenciés de manière distincte puisqu'ils appartiennent à la même gamme. En effet, ils n'exercent aucun rôle sur l'échiquier politique, d'où leur impopularité. Nous devons reconstruire nos Partis politiques sur une base idéologique en exigeant :

- La rédaction d'un Acte constitutif moyennant les critères démocratiques

- La structure organique du Parti

- L'ancrage à une idéologie de préférence d'obédience nationale

- Un programme politique définissant les objectifs à atteindre aussi bien que les voies et moyens d'y parvenir durant le mandat présidentiel.

- Le mode de renouvellement des instances dirigeantes et des cellules de base.

- Le mécanisme de sélection des candidats au niveau du Parti pour les élections présidentielles, législatives et communales

- Le système de gestion financière du Parti

Les élections en Haïti deviennent une affaire de gros sous, impliquant les narcotrafiquants. De telles sources de financement transforment Haïti en un Etat délinquant où nos parlementaires, nos commissaires et nos agents de police sont mouillés dans la criminalité jusqu'aux cous. Même la justice est obligée de capituler devant les barons de la drogue qui cherchent l'impunité dans l'immunité parlementaire. L'indépendance du CEP doit être garantie. Ses membres ne peuvent pas être placés sous la coupe réglée du Grand Magicien du Palais national. Le repêchage de Jacques Edouard Alexis, en bout de ligne, lui sera très regrettable. «J'embrasse mon rival pour mieux… » Jean Racine. Certains candidats admis n'ont pas de décharge, d'autres ont des casiers judiciaires ou encore n'ont pas démissionné de leurs fonctions dans le délai imparti par la Loi. Il y en a qui affichent une tête de criminel notoire. Tous les postulants doivent être soumis aux mêmes critères de sélection. Ce système à géométrie variable est générateur de conflits. Abstraction faite de toutes cotes mal taillées par le CEP, téléguidé par Préval, sur la liste des postulants admis aux joutes électorales du 28 novembre 2010, Charles Henri Baker et Mirlande Hyppolite Manigat sont les seuls candidats valides. Sak pa kontan, mete paille! Notre existence comme Nation est menacée. Pour soustraire Haïti de ses chancres, après les élections réformons nos Partis Politiques sur une base plus rationnelle.

erichrene@bell.net
http://barometre-politique.blogspot.com

DÉRIVE DE LA SOCIÉTÉ HAITIENNE

Le juriste haïtien est triste de constater que plusieurs candidats se précipitent en Haïti pour se porter candidat à la course présidentielle qui aura lieu en novembre 2010. Dans un pays aussi complexe qu'Haïti, un président doit avoir les aptitudes et les compétences requises pour diriger la nation. Il doit être muni d'une équipe qualifiée et compétente pour relever l'image du pays et son parti doit avoir un programme de société et une vision claire pouvant sortir ce pays de son marasme économique. Il est dommage de constater qu'un amalgame de pseudo-démocrates se présentent sous la bannière des partis politiques, avec des noms fanfaisistes qui cherchent à tirer avantage des conditions misérables de la population pour s'enrichir. L'ingénieur-agronome, Jean-Erich René a bien compris cette problémaque lorsqu'il rédige son texte sur la dérive de la société haïtienne. Le juriste haïtien vous invite à prendre connaissance de son article publié son blogue. Bonne lecture...

Dérive de la Société Haïtienne

Jean Erich René

La percée fulgurante des vedettes de la musique haïtienne dans l'arène politique a déclenché un véritable coup de foudre qui a failli électrocuter les leaders politiques traditionnels. Il a fallu le paratonnerre du CEP pour les écarter provisoirement du danger qui les menace. Comment comprendre cette volte-face de la majorité nationale? Quelles sont les vraies valeurs que privilégient les couches sociales concernées? En se basant sur les indices déclencheurs de la ferveur de l'électorat haïtien de 2010, l'aura politique du candidat prend la couleur du populisme. La température politique ambiante est favorable à l'éclosion des revendications populaires dans une société de spectacle où les affaires politiques sont réglées dans les rues. Cette pratique du politique haïtien s'amplifie de jour en jour, en prenant des proportions inquiétantes. Nous vous invitons à plonger dans le cambouis social haïtien à la recherche des facteurs explicatifs.

L'objet principal de notre analyse c'est l'entrée soudaine des vedettes de la musique dans le processus électoral et son incompatibilité choquante avec l'exercice sérieux du pouvoir. Ce mariage contre nature nous jette pieds et mains liés dans une cacophonie de chansons populaires en guise de discours politiques. Deux mondes qui ne se recoupent franchement pas puisque le premier est plutôt imaginaire, émotionnel et récréatif, le second réel, rationnel et constructif. En dépit de leur différence, le vocal des vedettes des chansons Hip Hop et Compas direct emplit l'espace politique haïtien à la veille des élections présidentielles de 2010. Cette ambiance de carnaval va se répercuter comme un écho sonore, de proche en proche, au niveau des élections législatives et communales, en habilitant les sambas, les majors jonc, les Reines Chanterelles, les tirailleurs de nos bandes de rara, à devenir des candidats potentiels.

Selon la thèse du Docteur Jean Price Mars dans « Ainsi parla l'oncle » « L'Haïtien est un peuple qui souffre mais qui chante, qui rit et qui danse. » Si la chanson exprime vraiment l'état d'âme de l'homme haïtien, l'ensemble de ses ressentiments et de ses frustrations, elle charrie simultanément un groupe de signifiants et de valeurs qui animent le débat public. Cette musique échotière que la plupart d'entre nous écoutent généralement d'une oreille distraite porte la marque de nos identités sociales les plus caractéristiques en faisant de nos sambas les porteurs de nos valeurs profondes ignorées par la mémoire de l'écriture et partant de la littérature haïtienne. La popularité écrasante des leaders politiques d'un nouveau genre est associée à leur aura comme virtuose de la chanson populaire. Leur succès malgré leur éviction, pour insolite qu'il puisse paraître, est symptomatique de l'éveil d'un nouvel ordre social en Haïti.

De manière incontestable, on assiste avec surprise à l'interpellation d'un public spécifique, différenciée par une dichotomie entre les classes majoritaires et minoritaires. S'agit-il de l'expression brutale mais instrumentalisée des revendications des 4/5 de notre population trop longtemps marginalisée. Quelles que soient les hypothèses avancées, il est un fait certain qu'on assiste actuellement à une mutation de l'électorat haïtien concrétisée par l'idéalisation des vedettes des chansons Hip Hop et Compas Direct. Peut-on en tirer une Théorie du Comportement des Nouveaux Électeurs Haïtiens de 2010, au point de rencontre de la Chanson populaire et de la Scène Politique comme lieu géométrique de la popularité de nos acteurs selon le binôme Vedette candidat = Candidat vedette.

Cette déviation de la ligne politique haïtienne traditionnelle s'explique, à son point d'inflexion, par une absence criante d'idéologie de nos Partis Politiques. D'où l'idéalisation des chantres des revendications populaires et leur rayonnement sans conteste dans l'espace politique puisqu'il n'y a plus d'alternatives. Si nous retournons la roue de l'histoire et compte tenu des prestations de nos artistes dans le passé, s'il fallait élire un Président du Compas Direct, l'écharpe reviendrait à Nemours Jean Baptiste, son créateur. Plus récemment, Gesner Henri, alias Koupe Kloure serait couronné Roi de la Caraïbe. Pourtant aucun maestro de nos Groupes Musicaux, jadis n'avait manifesté aucune velléité électoraliste. Les temps ont bien changé. La soif des électeurs n'est plus étanchée par la verve intarissable d'un Daniel Fignolé. Les verbes d'Emile St Lot, de Castel Demesmin et du Sénateur Hudicourt ne font plus trembler les voûtes du Palais Législatif. Les jeunes devraient savourer les sages conseils du promoteur de la Révolution Tranquille Haïtienne, l'immortel Gérard Etienne.

Le discours politique haïtien est alimenté par un fatras d'expressions telles que : « Je suis un bandit légal » du Sénateur Anacacis, candidat à la présidence par surcroit. Depuis le vote de la Constitution de 1987, on assiste à une balkanisation de l'espace politique haïtien donnant naissance à une galaxie de Partis Politiques, sous des patronymes aussi décevants que leurs prestations : Louvri Baryè, Viv Ansanm etc. Jusqu'à présent nous avons du mal à identifier à quelles Écoles Politiques appartiennent nos leaders. À gauche comme à droite nos Chefs de Partis n'arrivent pas encore à produire un papier, en guise de programme, qui puisse combler les aspirations de nos différents segments sociaux, des idées coulées dans des moules idéologiques qui puissent valoir aux leaders une certaine popularité. À tribord et à bâbord c'est la déception totale. Capitalistes, Marxistes, Macoutes, Lavalas, silence sur toutes les colonnes.

De 1987 à 2010, il est triste de faire le constat d'échec de nos Chefs de Partis, faute d'une marchandisation rentable de leurs crédos politiques. Cette inanition de l'électorat s'explique par son manque d'appétit pour les discours politiques plutôt fades et rebutants de nos candidats vieillots et pâlots. À défaut ils croquent toutes les cochonneries de nos marchandes ambulantes. Le dièse de la chanson populaire vibre à l'unisson de la diérèse du Hip Hop charmant les indolentes oreilles de cette jeunesse qui représente plus de la moitié de l'électorat. Ce contraste à la fois culturel et social explique le hiatus entre le paysage politique haïtien traditionnel et la nouvelle garde. Son caractère plutôt plébéien répond mieux à la culture des opprimés et des exclus sociaux. En revanche on assiste à l'obsolescence des valeurs traditionnelles, à la désacralisation de la classe politique et à la promotion de nos vedettes nationales sur la scène politique selon les canons hollywoodiens.

La participation aux élections, même sans aucune chance de réussite, représente une ascension sociale pour certains candidats. D'autres se procurent l'illusion d'accéder à la magistrature suprême de l'État sur un coup de chance pondéré par quelques kilos de bluff, agrémentés d'un zeste d'audace. Ce travestissement de la réalité politique est consolidé par l'appui du populisme comme outil de diversion. Au demeurant la liste des candidats agréés est hiérarchisée selon leur proximité avec le pouvoir en place. Mentionnons que les arrestations, sous le Gouvernement de Jean Bertrand Aristide, de Fourel Célestin, Président du Sénat, de Lesly Lucien, Chef de Police et de Auriol Jean, Chef de Sécurité du Palais National, confirment la thèse d'un État narcotrafiquant. L'invitation des chimères au Palais National pour recevoir leurs étrennes est la preuve évidente d'un État délinquant. Le mythe fait partie intégrante de nos codes anthropologiques. Le résultat le plus évident d'une telle déchéance c'est la désacralisation de la fonction présidentielle. Actuellement en Haïti, n'importe qui aspire aux fonctions électives, suite à la dérive de la société haïtienne.

erichrene@bell.net
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