mai 14, 2007

LE SYSTÈME INFORMATIQUE FACE AU SYSTÈME PÉNAL HAITIEN

Me Fortune pose un problème qui relève de l'administration du droit de la preuve en matière pénale dans le contexte des produits informatiques ou inscriptions informatisées. À l'heure de la mondialisation de l'information, le droit haïtien ne peut pas se permettre de demeurer au stade de la précarité la plus abjecte. Il faudra bien évoluer avec le temps, suivre le changement de la société. Il faudra reformer le système judiciaire, faire refonte des codes de lois, revoir le curriculum des facultés de droit pour dispenser des cours qui répondent au nouvel ordre mondial : droit de la propriété intellectuelle, droit de la preuve, droit de l'informatique, etc. Bonne lecture...

LE SYSTÈME INFORMATIQUE FACE AU SYSTÈME PÉNAL HAITIEN
Me Heidi FORTUNE

Peut-on poursuivre une personne pénalement pour vol à l’aide de fausse clé et abus de confiance, le fait par elle d’accéder illicitement à un système informatique privé en utilisant des codes ou des mots de passe d’utilisateurs légitimes de ce système?

En l’absence de règlementation spécifique, les diverses formes de criminalité ou de piraterie informatique ne seront vraiment pas condamnables. Tout d’abord, par les difficultés tant de détection que de preuve de ce type d’infraction, ou encore par le silence gardé par les victimes qui préfèrent ne pas ébruiter les failles de leur sécurité informatique et recouvrent bien souvent, lorsque la fuite est le fait d’un membre de leur personnel, à des modes de règlement des différends.

Dans tous les cas, les qualifications de vol à l’aide de fausse clé et d’abus de confiance sont sujettes à bon nombre de controverses dans la mesure où les données informatiques, qui sont de simples impulsions magnétiques, n’ont pas de caractère physique et ne peuvent dès lors pas faire l’objet d’une soustraction ou d’un détournement et que de plus, le propriétaire du programme n’est pas dépossédé de celui-ci, une fois la copie réalisée. Enfin, comment assimiler un mot de passe à une fausse clé ?

Certains répondent par l’affirmative en considérant au regard de l’évolution de l’informatique que l’introduction d’une donnée ou d’une impulsion électronique ou magnétique dans une serrure moderne correspond à l’utilisation d’une fausse clé. Et ils ont raison.

Somme toute, au regard du droit d’auteur consacré par la loi, nous pensons que des poursuites pénales sont possibles. Car, font partie du patrimoine du propriétaire du programme d’origine toute copie, ou plus précisément, toute duplication susceptible d’être transmise ou dupliquée à son tour. Donc, un logiciel peut faire l’objet d’une soustraction frauduleuse.

Faut-il remarquer que les programmes d’ordinateurs ont une valeur économique réelle et sont susceptibles d’un transfert de possession. On entend des avocats dire que ce sont des biens immatériels, nous soutenons le contraire. Ici, la notion de soustraction doit s’interpréter de manière évolutive et ne suppose pas une dépossession du propriétaire des programmes copiés.

En conclusion : dans l’état actuel de notre système judiciaire, ce type d’infraction dépasse de loin le champ d’étude du droit haïtien.
Comment demander à un magistrat de trancher sur quelque chose qui lui est inconnu ? La justice haïtienne n’est pas informatisée, 99% des juges ne sont pas versés en informatique et ne connaissent pas les notions les plus élémentaires. Le droit évolue ailleurs mais pas en Haiti. Allez parler de nouvelles technologies et des progrès de la science dans le domaine de l’informatique à un magistrat haïtien et il vous dira...


Heidi FORTUNÉ
Magistrat, Juge d’Instruction
Cap-Haïtien, Haïti

Ce 13 Mai 2007

LE CLASSEMENT DES DÉTENUS UN PROBLÈME À RÉSOUDRE DANS LES CENTRES PÉNITENTIAIRES

DROITS HUMAINS / Incarcérée à huit ans, et parmi des majeures …
Par Marc-Kenson Joseph
jmarckenson@lematinhaiti.com

La petite Katia incarcérée pour … avoir été témoins d’un crime...

Katia* a huit ans. Sandra* en a douze. Elles étaient, avant leur séjour derrière les barreaux, respectivement en première et deuxièmes années de l’Ecole fondamentale. Frangines, elles vivaient avec leur mère à « Nan Bristou », un bidonville de Pétion-Ville. Depuis quelques mois, les deux mineures sont incarcérées pour … avoir été témoins d’un crime odieux qu’aurait perpétré leur mère en complicité avec un « bòkò ». Ces derniers auraient amputé les membres d’un enfant d’un voisin, surnommé « Bò frè », avant de jeter le corps de leur victime dans une latrine.
Révoltés, des riverains ont lynché le « bòkò ». La police a procédé à l’arrestation de la mère et de ses filles mineures qui seront toutes trois emprisonnées par la suite à Pétion-Ville.
Dans des cellules exiguës, Katia, Sandra et leur mère s’entassent avec vingt-huit autres détenues (femmes majeures et autres enfants mineures). Elles côtoient des présumés assassins, trafiquantes de drogue, kidnappeuses ou complices de kidnappeurs. Bref, des individus accusés d’avoir commis des délits graves. Les deux soeurs sont gardées comme témoins, a-t-on appris. Pourtant, elles n’ont jamais été présentées par-devant leur juge naturel. Encore que ces mineures n’ont même pas l’âge minimum de responsabilité pénale, treize ans, fixé par la loi.
D’autres cas sont également à signaler. Cassy * a seize ans et était en huitième année fondamentale. Elle souffre d’une hémorragie vaginale. Elle comptait quatre mois de grossesse quand la Police nationale a procédé à son arrestation, le 23 décembre 2006, à Delmas 31, en compagnie de son amant, Roody, actuellement écroué au Pénitencier national. Ils sont accusés de participation dans plusieurs cas de kidnapping, surtout d’enfants de familles riches. Mais Cassy ne cesse de clamer son innocence.

Des centres de réhabilitation, une nécessité
Des violations flagrantes des dispositions nationales et internationales sont relevées dans les centres d’incarcération du pays. La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), en visite ici, en a fait mention la semaine dernière.
Dans la prison de Pétion-Ville, certaines des détenues se partagent un matelas. Les mineures sont incarcérées dans une seule cellule, dans le même bâtiment que les majeures. Il se trouve qu’environ six mineures se partagent la même cellule que des adultes.
Or, les mineures devraient, normalement, être dans un centre de réhabilitation selon la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et la loi du 7 septembre 1961 qui priorisent l’éducation des enfants en conflit avec la loi plutôt que la répression.

Des parlementaires courroucés
Ce lundi, la Commission parlementaire des droits de l’enfant a visité les mineures et autres adolescentes de la prison de PétionVille. Le président de la Commission, le député Saintilma Joseph (Fusion), la secrétaire, le député Gérandal Thélusma (Mochrena) étaient accompagnés des représentants de l’Unité onusienne de protection de l’enfant et de l’Office de protection du citoyen (OPC).
Les parlementaires ont été surpris par la situation qui prévaut dans les cellules des mineures. Les membres de la Commission des droits de l’enfant se sont adressés aux mineures en ces termes : « Cette violation de vos droits ne peut être tolérée. C’est une punition gratuite. Le gouvernement doit construire des centres de réhabilitation sociale pour votre prise en charge ».
La commissaire principale de la prison de Pétion-Ville, Marjorie Saint-Jean, se démène pour trouver des alternatives. Consciente des conditions affligeantes dans lesquelles se trouvent les détenues, elle n’a cessé de lancer – depuis son installation à la direction de la prison en 2004 – un vibrant appel aux instances concernées pour redresser la barre. « Construction d’un centre de réhabilitation afin d’extirper les mineures de cette ambiance sordide, procéder à la révision des casiers judiciaires de la population carcérale dans le but de faire une évaluation des dossiers et d’accélérer les procédures judiciaires, moderniser les infrastructures avec l’ajout d’un étage et l’élargissement du local », sont, entre autres, les mesures envisagées par la commissaire principale.
Au cours de leur visite ce lundi, les parlementaires se sont révélés peu avisés sur le dossier. Pourtant, un séminaire sur la protection et les droits de l’enfant a été réalisé en octobre 2006 par l’Unicef et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) à l’intention de douze parlementaires. Ces derniers avaient sollicité d’autres sessions de formation et une assistance technique en vue de la révision du Code de l’enfant. Mais, entre-temps, des enfants croupissent dans des prisons sur ordre de juges de paix qui, selon des juristes, n’ont pas, dans ce domaine, la compétence légale requise.
mardi 24 avril 2007

DEUXIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES RELATIONS HAÏTIANO-DOMINICAINES

Pour une gestion rationnelle de l’environnement de l’île
Par Ladenson Fleurival
ladenson@lematinhaiti.com

La sénatrice Emonde Supplice Beauzile réclamant des actions concrètes...

Les organisateurs de la deuxième conférence internationale sur l’avenir des relations haïtianodominicaines, convoquée par le Dialogue haïtiano-dominicain des églises (DHDE), ont exprimé samedi leur satisfaction au terme de cette rencontre de trois jours axée essentiellement sur l'environnement.
Le directeur exécutif du Dialogue (côté haïtien), Clément Joseph a estimé que les discussions auront des impacts positifs sur l’avenir des relations entre les deux pays qui partagent l’île. L’enthousiasme a été aussi grand chez les Haïtiens que leurs homologues dominicains.
Durant les trois jours de la conférence déroulée autour du thème « Pour un environnement favorable à la paix » à Kaliko Beach, sur la côte des Arcadins du 2 au 5 mai dernier, Haïtiens et Dominicains étaient invités à trouver des solutions communes et concertées aux grands défis environnementaux auxquels l’île entière doit faire face dans les ans à venir.
Les différents ateliers de travail, dans leur conclusion, ont convenu de la nécessité pour la République d’Haïti et la République dominicaine de mettre en place une politique environnementale qui promeut le reboisement, l’établissement d’un couloir écologique, la protection des bassins versants, le remplacement de l’utilisation du charbon de bois par des énergies alternatives, l’implantation dans les milieux urbains et ruraux d’activités génératrices de revenus pour réduire, sinon empêcher l’abattage des arbres.
La deuxième conférence internationale sur l’avenir des relations haitiano-dominicaines a impliqué des représentants de trois pays : Haïti, la République dominicaine et la Norvège. À l’ouverture des séances, les participants dont Svein Saether (représentant du gouvernement norvégien), Hanne-Marie Kaarstad (représentante de l’Aide de l’Eglise norvégienne (AIN), l’ambassadeur Inocencio Garcia de la République dominicaine ont prôné l’harmonisation des relations entre les deux États.
La sénatrice, Emonde Supplice Beauzile, vice-présidente de la Chambre haute, a réclamé des actions concrètes pour aboutir au mieux à l’harmonisation souhaitée.
« Haïti et la République dominicaine, ce ne sont pas deux pays en guerre. Nous sommes deux peuples frères ; un oiseau avec deux ailes. Nous devons nous mettre ensemble et regarder dans la même direction en vue d’un développement soutenable », a estimé Edmonde Supplice Beauzile, chaudement applaudie par les participants.
Le pasteur Berto Eugène, président du DHDE (côté haïtien) a mis la question de l’environnement au cœur des préoccupations de la Commission du dialogue, supportée par le gouvernement norvégien à travers les églises protestantes de la Norvège.
Wiener Jean-Baptiste, directeur des Affaires politiques au ministère des Affaires étrangères d’Haïti(MAF), a de son côté prôné une prise de conscience collective en vue de préserver ce qui reste de couverture végétale et des zones protégées d’Haïti, dont le Pic Macaya, la Visite, la Citadelle.
« Seule une prise de conscience collective du peuple haïtien peut donc arriver à freiner le désastre qui menace l’île », a estimé le fonctionnaire de la chancellerie haïtienne.
Le gouvernement haïtien envisage des mesures pour diminuer le taux de fabrication du charbon de bois. L’annonce a été faite par le ministre de l’Environnement, Jean-Marie Claude Germain, présent sur la côte des Arcadins.
« Nous sommes en train de préparer des alternatives au charbon de bois à partir desquelles des mesures d’interdiction du commerce de charbon de bois à Port-au-Prince seront prises », a déclaré le ministre Claude Germain en marge d’une intervention à la deuxième conférence internationale sur les relations haïtianodominicaines convoquée par le « Dialogue haïtiano-dominicain des églises » (DHDE).
Jean-Marie Claude Germain a informé que des activités alternatives, visant à doter les riverains vivant dans les régions boisées de moyens de subsistance, seront développées à très court terme. Ces « activités génératrices de revenus » se feront dans les domaines de production de vaches laitières et de poulets. Le mois de mai 2007 est retenu pour leur lancement.
Un total de 139 personnes dont des personnalités d’Haïti, de la République dominicaine et de la Norvège, ont pris part à cette deuxième conférence internationale. La première, témoignant d’une meilleure organisation, a eu lieu en République dominicaine du 2 au 5 mai 2006.
mardi 8 mai 2007

RENÉ PRÉVAL SE VANTE DE LA STABILISATION DU PAYS APRÈS UN AN AU POUVOIR

UN AN DE POUVOIR / Préval se vante d’avoir stabilisé politiquement le pays
Par Marc-Kenson Joseph
jmarckenson@lematinhaiti.com

Le président René Préval au salon diplomatique de l'aéroport imternational, ce dimanche.

A ceux qui se demandent pourquoi, un an après, le bilan du gouvernement Préval /Alexis est-il aussi lourd d’attentes non comblées, le président Préval répond : « Il était question d’apprentissage ». À l’aube de la deuxième année de son second mandat présidentiel, René Préval se donne pour tâche de lutter contre la corruption, la contrebande et le trafic de la drogue.

Le président René Préval a dressé le bilan de sa visite et celui de la première année de son gouvernement, hier dimanche, à son retour de Belize, où il a participé au deuxième sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays du Marché commun caraïbéen (Caricom) et du système d’intégration centraméricaine (SICA). Avant de se rendre au sommet, il a été reçu à la Maison Blanche par son homologue George W. Bush, le mardi 8 mai, au terme d’une visite de quatre jours.
Le président Bush avait accueilli le chef de l’État au Bureau Ovale, où les discussions se sont portées sur la stabilité politique, la sécurité, l’économie haïtienne et l’aide des États-Unis (voir Le Matin 32775). Le président américain s’est félicité des progrès réalisés, depuis décembre 2006, en matière de sécurité et a renouvelé l’appui de Washington à la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Au sommet de Bélize, les questions de la situation politique et économique dans le sous-continent, des perspectives de signature d’un accord de libre-échange, du développement de liaisons aériennes entre les pays d’Amérique centrale et des Caraïbes et d’un plan d’intervention contre les désastres naturels, sont, entre autres, des points qui ont été débattus. Les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de rendre hommage au Parlement haïtien à l’occasion de son bicentenaire. Ainsi, l’Assemblée générale des parlementaires de la Caricom, et celle des États de la Caraïbe se tiendront en Haïti. Dans l’objectif de resserrer les liens entre les pays de la Caricom et les États-Unis, une importante rencontre se tiendra à Washington prochainement. L’immigration est un autre thème. D’ailleurs depuis janvier, neuf cent neuf (909) Haïtiens ont été interceptés sur mer dans des embarcations de fortune ; sept cent quatre (704) d’entre eux, seulement en avril. Presque autant de « boatpeople » ont été recensés l’année dernière.
Pour pallier cette situation, le président Préval rappelle que deux propositions sont sur le tapis : le Temporary protected status (TPS) – un statut provisoire – et une loi devant permettre aux personnes illégales d’avoir un statut permanent. Le TPS fait couler beaucoup d’encre aux États-Unis. C’est une mesure d’une durée de 18 mois et qui s’applique exclusivement aux résidents illégaux. Récemment, la Maison blanche a accordé le TPS à environ 200 000 immigrés salvadoriens, 75 000 honduriens et 5 000 nicaraguayens. M. Préval se montre optimiste quant à une décision positive de Washington.

14 mai 2006-14 mai 2007 : un an depuis la reprise du pouvoir
Un an après la prise de pouvoir, le gouvernement Préval/Alexis avance à tâtons. « Nous devons établir une stratégie qui nous permettra de nous donner les moyens pour arriver au but visé », soutient Préval, rappelant les deux objectifs qu’il s’était fixés lors de sa campagne présidentielle : mettre en place les institutions non-existantes, renforcer celles existantes et créer des conditions pour l’investissement privé. Pour cela, il fallait œuvrer pour l’établissement d’un climat propice. D’où, « la stabilité politique. L’ensemble des partis politiques y prend part. Au Parlement, également, on observe une certaine harmonie ; quoique les choses ne soient pas toujours au beau fixe », explique le chef de l’État.
Cette année a apporté la stabilité politique, la sécurité et la performance macro-économique. « Nous avons fait un grand pas au niveau du démantèlement des gangs » et la Police nationale en est pour quelque chose. D’autre part, « de 46 % l’inflation est passée à 8,5 %. Un indicateur à prendre en compte », selon le président.
Pour la deuxième année, le gouvernement Préval/Alexis se propose de renforcer la stabilité par la formation des maires, des Casecs, des Asecs, afin que ces derniers puissent mieux gérer leurs circonscriptions. Autre point essentiel pour la durée de ce climat sécuritaire, « des offensives tous azimuts contre le trafic de la drogue, source d’instabilité et d’insécurité ». À l’origine d’un sommet régional antidrogue qui s’est tenu en mars à Santo Domingo, M. Préval a souligné que les narcotrafiquants représentent « une puissance contre laquelle, seule, Haïti est impuissante. Il faut tenir compte également de la production, du transport et de la consommation de la drogue ».
La corruption devra être bannie. Pour ce faire, le chef de l’État estime nécessaire « le renforcement de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) ». D’autres institutions publiques devront apporter leur soutien dans cette lutte aux fins « d’augmenter les recettes fiscales de l’État », annonce M. Préval. Il a, par ailleurs, jugé important de penser à une meilleure réglementation du commerce maritime entre les États-Unis et Haïti pour, non seulement, combattre la contrebande et accroître l’assiette fiscale nationale.

Les révélations de Préval
Sans citer de nom, le président Préval a révélé que « certains des ministres sont à leurs premières expériences dans l’administration publique. Ce qui requiert un temps d’adaptation ». « Par exemple, explique M. Préval, quand un ministère a une réquisition pour une dépense quelconque, ce ministère doit d’abord la soumettre au ministère de la Planification. Admettons que le ministère de la Planification déclare la réquisition incorrecte. Il faut qu’elle retourne au ministère concerné pour être modifiée, puis soumise au ministère des Finances, à la Commission nationale de passation des marchés et enfin parvenir au Conseil supérieur du contentieux administratif ».
Si des erreurs s’observent au niveau de l’une des étapes, la réquisition devra être retournée au ministère concerné. « Cette situation nous a empêché de faire des dépenses prévues au budget », souligne René Préval, qualifiant cette première année « de récupération, de stabilisation, de travail en commun où des objectifs ont été fixés : stabilité politique, sécurité et la stabilisation macro-économique ».
Si l’on se réfère aux non-dits du président de la République, des changements pourraient s’effectuer dans un temps pas trop lointain dans l’administration publique. Entre-temps, le chef d’État réclame un peu de patience pour que « la machine [prenne] son envol comme il le faut, à la vitesse recommandée ».
lundi 14 mai 2007

LE PALAIS LÉGISLATIF HAITI - 48e LÉGISLATURE

48e LÉGISLATURE / UN AN / À chacune des deux Chambres son scandale
Par Jacques Desrosiers
jadesro@lematinhaiti.com

Un jour de séance à la Chambre des députés

Pour la 48e législature, ce mardi 8 mai 2007 a ramené le premier anniversaire de la prestation de serment des sénateurs et députés élus aux élections du 7 février et du 3 avril 2006. Une année déjà, mais le bilan est loin d’être satisfaisant. Pas plus de deux projets de loi ont été votés et seulement près de quatre traités et accords de prêts internationaux ratifiés.
Le député de Pétion-Ville (Ouest), Steven Benoît est catégorique. « Le bilan est très maigre », déclare-t-il sans appel. Il se dit déçu du fonctionnement de la Chambre basse. Le député Benoît (Lespwa) est surtout révolté par l’absentéisme de ses collègues au Parlement.
Le constat n’est pas très différent au Sénat de la république. Le premier sénateur du Nord, admettant que le bilan n’est pas « fameux », note cependant des efforts chez ses pairs pour faire mieux et pousser les autres grands responsables de l’État à faire mieux. Il s’enorgueillit, entre autres, des pressions sénatoriales qui ont conduit à l’amélioration constatée aujourd’hui du climat sécuritaire. Kelly C. Bastien (Lespwa) n’est pas en mesure de quantifier les réalisations de ses collègues de la Chambre haute en terme de lois votées et de conventions et accords internationaux ratifiés. Il déplore qu’en une année,
le Sénat ait si peu travaillé, que ce soit en commission ou en séance plénière.

Quid de l’affaire Casimir / Saint-Fleur ?
Durant cette première année, qualifiée par certains de rodage, chacune des deux Chambres de la 48e législature n’a pas été cependant en reste de scandale. Au su du grand public, les députés ont eu, après quelques menus incidents, leur affaire Casimir / Saint-Fleur, tandis que les sénateurs s’empêtraient dans l’affaire, finie en queue de poisson, BRH / Socabank.
Le député des Baradères (Nippes), Casimir Michelet (OPL), a accusé l’inspecteur général et responsable de la Direction centrale de la Police administrative (DCPA), Jean Saint-Fleur, de l’avoir molesté. Le parlementaire a été surpris, par l’officier de police, en train de rouler en sens inverse sur une route de banlieue (Martissant), le vendredi 12 janvier 2007. Un mandat d’amener a été décerné contre Jean Saint-Fleur pour « voies de fait, suivies de blessures » sur la personne du parlementaire. Réunis en assemblée, le 16 janvier 2007, les députés de la 48e législature ont adopté à l’unanimité une résolution exigeant la révocation sans délai du responsable de la DCPA. Laquelle résolution est restée jusqu’à date sans application.
Appelé à se prononcer sur ce dossier, le Premier ministre Jacques Édouard Alexis avait signalé à l’adresse des députés que deux actions étaient en cours : l’une administrative et l’autre judiciaire. Jacques Édouard Alexis avait avisé ses interlocuteurs de ne pas « compter sur le gouvernement et l’Exécutif pour s’immiscer dans le travail de la justice ». Depuis... Plus rien.

Affaire BRH / Socabank : l’Ucref et l’ULCC écartées
Le troisième sénateur du Sud avait accusé certains de ses collègues d’avoir été soudoyés pour voter, le 25 janvier, en faveur d’une résolution sénatoriale sur le dossier Banque de la République d’Haïti (BRH) et Société caraïbéenne de banque (Socabank). Une Commission sénatoriale spéciale d’enquête, formée afin de faire pleine et entière lumière sur ces dénonciations, n’a pu finalement tirer la vérité du fond du puits de déclarations et de contre-déclarations des principaux accusés.
En fin de compte, les sénateurs ont quasiment fermé le dossier en votant en faveur d’une résolution introduite par le président du Sénat, Joseph Lambert (Lespwa, SudEst), résolution rejetant la principale recommandation de la Commission sénatoriale spéciale d’enquête « de saisir les instances compétentes de l’État tels que l’Ucref et l’ULCC qui disposent des pouvoirs légaux pour pousser plus loin les investigations ».

ARRESTATION D'UN CHEF DE GANG À CITÉ SOLEIL

Arrestation d'un important chef de gang à cité Soleil


Bled Nasson, un chef de gang de Cité Soleil activement recherché a été arrêté dans la matinée du mardi 8 mai, lors d'une opération conjointe menée par les autorités policières et les Casques bleus de la mission onusienne à cité soleil. Le porte-parole de la MINUSTAH, Jean Jacques Simon a expliqué qu'un avis de recherche contre Bled Nason a été publié pour son implication dans diverses activités criminelles.
Cette arrestation s'inscrit dans le cadre de la pacification de cette commune, a-t-il précisé.

LE DÉPUTÉ DE BAUMOND DÉNONCE LES RESPONSABLES...

Le député de la commune de Baumond dénonce...


Rigaud Bélizaire, le député de la commune de Baumond a dénoncé ce lundi 7 avril, la mauvaise foi des autorités gouvernementales face aux différents problèmes de santé, d'infrastructures routières, d'environnement et d'éducation auxquels se trouvent confrontés les habitants de cette localité. Le député continue pour demander aux responsables du pays d'intervenir en vue d'améliorer la situation des membres de cette population, qui selon lui, ne savent plus à quel saint se vouer.

DÉCLARATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU

Déclaration du Secrétaire général de l'ONU


«Les attaques contre la liberté de la presse sont des attaques contre le droit international, contre l'humanité, contre la liberté en général et contre tout ce que l'Organisation des Nations unies représente», a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, ce jeudi. En cette occasion, M Ki-moon dit réaffirmer son attachement au droit à la liberté d'opinion et d'expression, consacré par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Une presse libre, indépendante et à l'abri du danger est l'un des fondements de la démocratie et de la paix, a-t-il soutenu.

JOURNÉE MONDIALE DE LA PRESSE

Journée mondiale de la presse : réactions du CJP


Le Cercle des Journalistes accrédités au Parlement, à l'occasion de la journée internationale de la presse, salue le courage et la détermination des journalistes haïtiens travaillant généralement dans des conditions difficiles. Lors d'une conférence de presse au Palais législatif, Baille Maxo, l'un des responsables de ladite organisation, a aussi dénoncé les difficultés rencontrées par les journalistes accrédités au Parlement dans l'exercice de leur profession. Il dit, toutefois, prendre note des promesses faites par les présidents des deux Chambres afin de résoudre les problèmes liés le plus souvent à la cueillette des informations.

UN SÉANTEUR CRITIQUE LES ONGS EN HAITI...

Le sénateur Beauplan critique les ONG en Haïti


Le sénateur du Nord'Ouest, Evalière Beauplant peint ce jeudi 3 mai, un tableau sombre de la situation socio-économique actuelle des habitants de la grande' Anse et demande aux autorité du pays d'adopter des mesures nécessaires en vue d'améliorer les conditions de vie des habitants de cette région qui selon lui ne savent pas à quel saint se vouer. Le parlementaire, a vivement critiqué le fonctionnement des Organisations non Gouvernementales (ONG) en Haïti, particulièrement celles de trop du département du Nord Ouest, opérant dans diverses domaines qui selon lui, ne contribue nullement dans le processus visant à améliorer le sort des gens les plus vulnérables.
Il exhorte donc les autorités locales à veiller à ce que l'aide destinée aux victimes du naufrage du bateau Lazarus 1 à Jérémie soit distribuée aux vraies victimes.

LA LIBÉRATION DE AMANUS MAYETTE OFFUSQUE LE DÉPUTÉ BOURJOLLY...

Libération d'Amanus Mayette, le député Bourjolly s'offusque


Le vice-président de la Commission Justice et Sécurité de la Chambre basse, député Bourjolly Emmanuel Fritz Gérald, qualifie d'illégale et d'inacceptable la libération de l'ancien député Amanus Mayette par le juge Ramon Guillaume. « La libération de l'inculpé dans le massacre de La Scierie est une décision politique et intéressée qui doit être corrigée par le ministre de la Justice », a fait remarquer le parlementaire.