mars 19, 2010

LA MAUVAISE RÉPUTATION DES PAYS MOINS AVANCÉS...

La mauvaise réputation

Extrait tiré du quotidien Le nouvelliste, version électronique...

Il faut être deux pour bien danser le tango de la corruption. Un danseur du secteur public, un danseur du secteur privé. Tout à fait vrai. Il est aussi vrai que la corruption, à la différence du tango, danse sensuelle, visuelle et spectaculaire, est avant tout une perception. La corruption est aussi un ensemble de non-dits, de non-faits qui scellent une réputation.
Dans les premières années des enquêtes de Transparency International, cette ONG qui délivre les certificats de bonne conduite aux Etats du monde et proclame le fameux classement qui établit la réputation des corrompus, il était de bon ton que tout Haïtien interrogé dise que le pays, notre pays, est corrompu.
Il fallait forcer le trait. En ce temps-là, le pays avait un gouvernement honni. A force de forcir, le trait fin devint une ligne épaisse. Quand ce gouvernement partit, notre réputation de pays corrompu nous resta. Aujourd'hui encore, nous en payons le prix, car les listes, les classements et les réputations ont la vie dure.
Y a-t-il des raisons occultes qui portent le Département d'Etat américain à sortir son rapport sur la corruption en Haïti au lendemain de la visite de René Préval à Washington ? Est-ce pour contrecarrer le courant porté par les Français qui prônent l'option du plan haïtien pour le relèvement d'Haïti ? Est-ce pour ouvrir la route à leurs compagnies, les seules assez propres pour manger l'argent des contribuables américains ? Saura-t-on un jour pourquoi cette fumée sans feu veut nous étouffer ???
Des fois, la corruption est une orgie qui n'épargne même pas les plus justes. On pèche par inaction, pour avoir vu ou entendu le chant des sirènes.
L'école reprend timidement
A l'Université Notre-Dame comme au collège Bird, étudiants et élèves retrouvent le chemin des classes et des cours. Très bonne nouvelle. Les responsables de ces deux institutions n'ont pas attendu que le ministère de l'Education nationale ait fini sa valse hésitation sur un air d'indécision pour battre le rappel de la rentrée.
Reprendre les cours est une obligation parce que les enfants ont besoin d'autres lieux que leur maison ou les camps pour réapprendre à vivre et surmonter leur peur. Parce qu'il faut tout faire pour leur éviter de perdre l'année à ceux qui peuvent la sauver. Parce qu'il est injuste de condamner tout le monde à des vacances forcées et croire qu'en faisant ainsi le ministère va s'amnistier d'avoir autorisé le fonctionnement d'institutions qui n'ont point les qualités ni avant, ni après le 12 janvier pour accueillir des enfants et leur dispenser un enseignement.

De la légalité de la mort

Dans les banques, chez les notaires et en tout autre lieu où il y a des biens, la question de la mort est un sujet présent et pressant. Comment accéder aux possessions de défunts qui ne sont pas légalement décédés ? Cette interrogation n'a pas de réponse claire. L'Etat devra-t-il faire comme pour les actes de naissance et inventer une procédure simplifiée pour donner un document légal aux centaines de milliers de victimes du 12 janvier ? Cela ôterait une épine aux parents qui pleurent un mort et une absence trop présente.

Statistiques, vous avez dit statistiques ?

Quel est le pourcentage d'écoles, de centres de formation professionnelle et d'universités qui ont perdu leurs locaux, des professeurs, des étudiants ou des élèves ? Cet exercice simple, le ministère en charge du secteur ne peut encore le faire et présenter les résultats d'une enquête d'apparence simple.
Encore plus difficile est l'exercice pour le gouvernement de présenter le bilan global des pertes dans la fonction publique.
Et comme cordonnier est toujours mal chaussé, la presse n'a pas pu non plus faire le décompte de ses pertes.
Les chiffres et les faits ne font pas bon ménage quelque soit le secteur.

Aucun commentaire: