juillet 06, 2008

POLITIQUE ET ORIENTATION SEXUELLE, UNE PROBLEMATIQUE QUI DIVISE...

Politique et orientation sexuelle

L’orientation sexuelle d’une personne n’a rien à voir avec sa morale. Le pseudo-débat que nos honorables parlementaires sont en train de « s’infliger » est stérile et n’a aucune commune mesure comparative des problèmes urgents et importants que ce pays conjugue depuis des années.
Madame Pierre-Louis, selon les acteurs de la scène politique haïtienne, a toutes les qualités pour relever certains défis urgents qui assaillent ce pays-martyr ; tout au moins pour s’y attaquer de façon résolument sérieuse.
Pour l’orientation sexuelle d’une personne, elle a sa chambre à coucher ; pour la moralité il y a les tribunaux. Deux endroits diamétralement opposés sur le plan juridique et sociologique. Et les libertés individuelles dans tout ce faux débat, qui sont la cheville ouvrière de toute démocratie qui se respecte !
D’ailleurs, selon toutes les conventions internationales dont Haïti est signataire, l’homophobie, le racisme, le sexisme et l’intolérance, sous toutes leurs formes, sont bannis.
Si la législature ou l’Assemblée nationale d’un pays, d’un État, est là pour faire et ratifier les lois et les conventions, elle n’a nullement la prérogative, pour plaire à certains de ses membres, d’agir de façon contraire aux documents légaux signés.
Conviction religieuse et politique ne font pas souvent bon ménage, surtout dans un État où les dénominations religieuses se comptent par dizaines parmi ceux qui sont appelés à se prononcer sur le choix d’une personne devant prendre les rênes du gouvernement d’un pays comme Haïti.
Je crois qu’il est révolu, le temps où la foi, la croyance ou l’orientation d’une personne a à voir avec sa compétence pour occuper un poste, si ceux-ci ne sont pas contraires aux lois et coutumes généralement admises. Depuis 1986, notre société est déchirée en mille morceaux épars par des politiques axées sur la militance exacerbée. Chaque fin de gouvernement fait un travail de sape dans les bases sociales de la nation. Ce qui fait qu’à ce jour, comme me répétait, l’été dernier, un technicien sud-américain travaillant pour les Nations unies, « ce qui est plus désolant ici, c’est le nombre de petites Haïti qu’il y a dans ce pays ». Une nation émiettée, divisée, balkanisée avec un État port-auprincien non intégré dans le pays profond.
Si tout le monde est unanime à reconnaître les qualités de gestionnaire intègre et compétent de Madame Michèle Pierre-Louis Duvivier, Messieurs et Dames les parlementaires, le prétexte est trop faible pour tenir la route longtemps.
Laval, 1er juillet 2008
Par Marc Damord

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