L'amendement de la Constitution, une priorité pour l'international
L'une des plus grandes priorités de la communauté internationale aujourd'hui en Haïti, c'est l'amendement de la Constitution, a déclaré le directeur exécutif du RNDDH. « Il est clair que cet amendement est une chose extrêmement importante pour les Nations unies », a affirmé, vendredi, Pierre Espérance sur Radio Magik 9. Le militant de défense des droits humains en a profité pour exposer sa vision sur l'établissement de l’État de droit que prône l'international dans le pays et la situation difficile dans laquelle se trouve le CEP actuellement.
Haïti: Toute l'attention est concentrée aujourd'hui sur l'adoption ou non des recommandations de la Mission de l'OEA chargée de vérifier les résultats controversés des élections. Une situation qui a déjà des conséquences sur le fonctionnement du Parlement qui devrait statuer sur l'amendement de la Constitution de 1987 avant la deuxième semaine du mois de mai. Sinon, ce sera à la 50e législature de le faire. Un amendement qui, selon le directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), constitue l'une des plus grandes priorités de l'international. « Si la communauté internationale souhaite l'amendement de la Constitution à ce point, il faut respecter les règles du jeu », a déclaré Pierre Espérance sur les ondes de Magik 9.
Les principaux problèmes de la Constitution, ce sont les élections de temps à autre, la question de la double nationalité, entre autres, a-t-il ajouté. « Je crois qu'il est important qu'on respecte les Haïtiens, leurs points de vue, sans nous imposer une démocratie ''Pèpè'' », a fulminé Pierre Espérance.
Par ailleurs, le militant de défense des droits humains a estimé que l'échec du Conseil électoral provisoire (CEP) constitue l'échec du gouvernement et celui de la communauté internationale. « Sans la communauté internationale, le gouvernement seul ne pourrait maintenir le CEP dans ses attributions. L'international a joué un rôle extrêmement important, surtout après le tremblement de terre, dans le maintien de ce CEP », a-t-il dit. L'institution électorale a fait beaucoup de tort à la société. Elle a montré qu'elle n'est pas à la hauteur de la situation, a renchéri M. Espérance.
Le responsable du RNDDH continue de dénoncer les décisions du Bureau du contentieux électoral national (BCEN) relatives aux changements apportés dans les résultats préliminaires. « La conclusion du rapport de l'OEA ne pouvait être autre que le maintien des résultats préliminaires », a-t-il avancé.
L'objectif de la Mission de l'OEA consistait à vérifier au Centre de tabulation si le BCEN avait des motifs valables pour modifier les résultats préliminaires de façon aussi considérable, a poursuivi M. Espérance qui répondait aux questions de Roberson Alphonse et de Robenson Geffrard à l'émission Panel Magik sur Radio Magik 9.
« Le 25 avril 2011, le RNDDH s'est rendu au Centre de tabulation pour vérifier la méthode utilisée par la Mission de l'OEA. Nous avons constaté que le BCEN n'avait aucun motif valable pour modifier les résultats préliminaires du scrutin », a-t-il souligné.
Pierre Espérance dit espérer que dans un délai pas trop lointain, les noms des élus placés en première place dans les résultats préliminaires seront publier dans le journal officiel du pays, Le Moniteur, afin qu'ils puissent siéger au Parlement. Il dit espérer également que la justice fera la lumière sur les graves accusions de corruption dont font l'objet les membres du CEP.
Dans un autre registre, Pierre Espérance s'en est pris aux Nations unies avec son discours concernant l’État de droit en Haïti, alors qu'elles mettent tout en œuvre pour affaiblir les institutions du pays.
« Les Nations unies parlent d’État de droit, ce qu'on entend souvent maintenant dans la bouche de nos dirigeants. État de droit, c'est quoi ? C'est le renforcement des institutions, leur donner leur indépendance...le respect des règles du jeu...Vous ne pouvez pas me parler d'état de droit avec la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti. La CIRH est un obstacle aux institutions de l’État. Elle est un obstacle à l'Etat lui-même », a martelé le responsable du RNDDH.
« En Haïti, dans la lutte contre l'impunité et l'établissement d'un Etat de droit, souvent on voit que la communauté internationale n'est pas à la hauteur de ses tâches et crée souvent des problèmes qui nous empêchent d'avancer », Pierre Espérance dixit.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvellite.com
mai 01, 2011
L'AMENDEMENT CONSTITUTIONNEL, UNE PRIORITÉ POUR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
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