Haïti: Le barreau solidaire de Me Févry
Arrêt de travail appuyé par d'autres barreaux du pays
Le barreau de Port-au-Prince figure parmi les multiples voix qui s'élèvent contre l'arrestation suivie de la détention de Me Osner H. Févry. Solidaires de leur collègue, les avocats de la capitale, appuyés par d'autres, observent un arrêt de travail pour exiger sa libération.
En signe de solidarité et pour dénoncer l'arrestation et l'incarcération de l'un de ses membres, le barreau de Port-au-Prince observe à partir de ce mardi 26 mai 2009 un arrêt de travail. Me Stanley Gaston, conseiller et responsable des relations publiques de l'Ordre, indique que les avocats de cette juridiction ne se présenteront pas dans les cours et tribunaux tant que leur collègue ne sera pas élargi.
« L'atmosphère n'est guère propice aux avocats pour continuer à travailler », a laissé entendre Me Gaston, ajoutant que « les justiciables ne trouveront malheureusement pas l'assistance des avocats. » A son avis, « si l'avocat est lui-même victime de ce genres de violations, les justiciables sont beaucoup plus en danger ».
Le conseiller de l'Ordre des avocats de Port-au-Prince en a profité pour dénoncer ce qu'il appelle « l'aspect illégal de l'arrestation de Me Osner H. Févry », écroué au Pénitencier national depuis vendredi dernier, après une nuit à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Me Gaston, qui affirme avoir, pour cet arrêt de travail, le soutien de plusieurs barreaux à travers le pays, s'insurge contre les agissements du commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Joseph Manès Louis qui, dit-il, a ordonné une arrestation en dehors des normes légales. « Au regard de la loi et en l'absence de cas de flagrant délit, le commissaire du gouvernement n'est pas habilité à autoriser des arrestations, même avec un mandat », a-t-il expliqué.
« Jusqu'au retour à la situation normale, nous cessons toute activité dans les cours et tribunaux », a indiqué Me Gaston. Certains avocats, selon lui, sont victimes de certaines violations de droit, comme la plupart des justiciables. Alors ils ne pourront pas exercer correctement leur profession s'ils sont objet d'arrestations arbitraires, a-t-il poursuivi. Toutefois, il admet que si Me Févry se trouve impliqué dans des dossiers louches, une enquête doit être diligentée. Mais en attendant, il estime que Me Févry doit être libéré.
Me Févry, homme politique et avocat du barreau de Port-au-Prince, est sous le coup d'au moins cinq (5) chefs d'accusation. Son dossier, selon le commissaire du gouvernement, a été transféré ce lundi au cabinet d'instruction. Vendredi dernier, il a été auditionné à deux reprises au parquet du tribunal de première instance de Port-au-Prince par des magistrats, dont le juge titulaire du tribunal de paix de la section sud de la capitale, Me Jean-Gabriel Ambroise. Son arrestation a soulevé des réactions dans plusieurs secteurs de la société. La majorité des intervenants critiquent la forme de son arrestation. Toutefois, ils se sont gardés d'opiner sur le fond de l'affaire.
Elizias Joseph
josephelizias@yahoo.fr
mai 31, 2009
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1 commentaire:
Je suis Jacques Paillière,originaire de l'Anse-à-Veau.J'ai un profond respect pour Me Févry.J'ai en ma possession près de 250 livres de francais que j'aimerais confier avant ma mort à quelqu'un de compétent.Mon frère Frantz Paillière, propriétaire d'un collège à Delmas 83,n'a plus d'endroit dans sa biblio après les milliers de livres que je lui ai confiés.Je serai en Haiti en avril ou en mai 2010.J'aimerais avoir un no de téléphone pour pouvoir rejoindre Me Févry.(Je vis au Canada depuis 38 ans )S.V.P ,un courriel serait apprécié.(Je ne peux pas trouver la cédille sur le clavier de mon ordi. ) MERCI!
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