janvier 27, 2022

LA NOUVELLE CONSTITUTION ET L’INTÉGRATION DE LA DIASPORA: UN DES ENJEUX MAJEURS EN HAÏTI.

Jean-Marie Mondésir Le président de la République Jovenel Moise a choisi de proposer une nouvelle constitution au peuple souverain au cours d’une consultation populaire qui sera tenue le 27 juin 2021. Pour ce faire, il a mis en place un comité consultatif indépendant (CCI) constitué des personnalités crédibles qui ont déjà fait l’expérience des difficultés rencontrées dans l’application des dispositions de la constitution haïtienne de 1987. Ce comité indépendant a réalisé un excellent travail qui redéfinit l’organisation des institutions républicaines et le bon fonctionnement de l’administration publique. Les opposants au régime en place dénoncent ce nouveau projet sans en prendre connaissance pour y soumettre des modifications. Ils inventent toutes sortes d’histoires inimaginables pour tenter de rejeter cette initiative courageuse que la majorité des citoyens reconnaît la nécessité de remanier ou de réviser la loi-mère de 1987 qui est amendée sur fonds de controverse. La version de la charte fondamentale qui est publiée au journal officiel de la République « Le Moniteur » est falsifiée par une équipe d’opportunistes qui cherche à défendre ses propres intérêts au détriment des intérêts nationaux. On doit reconnaître que les acteurs politiques actuels ne veulent pas la participation effective de la diaspora dans la vie politique haïtienne. Tout le monde sait très bien que la force intellectuelle et économique du pays se trouve à l’extérieur. Israël qui est un pays du Moyen-Orient compte beaucoup sur la force de sa diaspora pour contribuer à son développement. D’autres pays agissent de la même manière pour faciliter l’intégration de la diaspora dans le développement de leur nation. Il ne faut pas se leurrer si on entend dans les médias certains discours de quelques acteurs qui souhaitent la participation de la diaspora dans l’administration publique. Ils ne veulent pas dans la pratique l’intégration ni la participation des haïtiens de la diaspora dans les affaires politiques haïtiennes. À bien remarquer, ils ont des préjugés défavorables à l’égard des Haïtiens vivant à l’extérieur qui ont fréquenté de très grandes universités nord-américaines. Les citoyens de la diaspora ont acquis des expériences de travail dans l’administration publique étrangère. Ils sont qualifiés et compétents pour la mise en œuvre de certaines politiques publiques en faveur de la population. Ils n’accepteront jamais de pratiquer la corruption ni de détourner les fonds publics parce qu’ils seront liés à un code d’éthique et à une culture de gouvernance dans les organisations publiques et privées. Étant donné qu’en Haïti, c’est toujours un courant politique qui amène des acteurs au pouvoir, ils ont peur d’être exclus du pouvoir public lorsqu’ils cautionnent la participation et l’intégration de la diaspora dans les affaires politiques du pays. Les acteurs politiques qui dénoncent le nouveau projet de constitution proposé par le comité consultatif indépendant cachent leur véritable intention. Ils inventent toutes sortes d’histoires inimaginables telles que : Jovenel Moise n’a pas les qualités pour présenter une nouvelle constitution; la constitution haïtienne de 1987 interdit sa modification à l’article 284.3 par voie référendaire; le président doit respecter l’article 134.2 de la constitution; on soutient la modification de la loi- mère après un accord avec des acteurs politiques; c’est la transition qui doit proposer un nouveau projet de constitution. Tous ces discours sont démagogiques, ils refusent de prendre connaissance du contenu de ce nouveau projet pour en discuter en groupe et en proposer des modifications. Au contraire, ils réfutent catégoriquement ce nouveau projet parce que c’est Jovenel Moise, président de la République qui est contesté par une frange de la population qui a pris l’initiative de proposer une nouvelle constitution afin de viser la stabilité politique du pays et le bon fonctionnement des institutions républicaines. La diaspora haïtienne de partout a intérêt de soutenir la vision du président de la République. Il est le seul à vouloir doter le pays d’une charte fondamentale inclusive et complète qui redéfinit le modèle de société et l’ensemble des institutions républicaines. Le nouveau projet de charte fondamentale répond à un urgent besoin d’unification des Haïtiens de la diaspora dans les meilleurs intérêts du pays. Cette nouvelle constitution propose une réorganisation des institutions pour mieux s’adapter à la réalité actuelle. Il tient compte des capacités économiques et financières du pays. La réorganisation des collectivités territoriales est redéfinie pour tenir compte des besoins de la population dans certains domaines. Les groupes de femmes et de jeunes ont leur place dans la vie politique de leur pays. On propose un régime présidentiel avec un Parlement composé d’une chambre de députés (monocamérisme) dont les rôles et les fonctions sont très bien élaborés. Cette nouvelle configuration institutionnelle éviterait des tractations et de marchandages politiques pouvant paralyser la bonne marche de l’administration publique. Les institutions indépendantes sont bien définies et leur composition ne poserait pas de problème dans la pratique. On doit soutenir ce nouveau projet de loi-mère et en proposer des modifications jugées nécessaires après avoir discuté en petit groupe. La méthodologie adoptée par les membres du comité consultatif indépendant est fort intéressante; les membres de ce comité ont réalisé un travail scientifique qui tient compte de la confusion, de l’inadaptation, de l’incohérence, de la contradiction, de la discrimination contenus dans la loi fondamentale de 1987. Jean-Marie Mondésir Juriste haïtien | Spécialiste en droit civil Il est détenteur d’une licence es sciences juridiques de la faculté de droit et des sciences économiques ( université d’Etat d’Haïti); une maîtrise en droit français de l’’Université Lille 2 et une spécialisation en droit civil de la faculté de droit civil de l’université d’Ottawa. Il est aussi détenteur d’une maîtrise en sciences de développement de l’université du Québec en Outaouais(UQO). Il évolue depuis plus de 20 ans comme juriste-expert dans la fonction publique fédérale canadienne. En dehors de l’administration publique fédérale, il prête ses services professionnels a des organisations à but non lucratif dans les domaines suivants : droit, gestion, communication, linguistique, travail social, recherche et développement. https://portsalutmagazine.wordpress.com/2018/04/05/quels-sont-les-enjeux-de-la-diaspora-haitienne/ Partager : TwitterFacebookTumblrWhatsApp Articles similaires LE RÉFÉRENDUM CONSTITUTIONNEL HAÏTIEN SERAIT-IL MORT-NÉ ? 11 juin 2021 Dans "culture" VIVE LA DÉMOCRATIE ABAS LA VOYOUCRATIE EN HAÏTI … 28 mai 2021 Dans "economie" FAUT-IL PROPOSER UN RÉFÉRENDUM CONSTITUTIONNEL À CHOIX MULTIPLE … 2 mai 2021 Dans "economie"

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