janvier 27, 2022

LE REMANIEMENT DU GVT DE ARIEL HENRY GARANTIRAIT-IL LA STABILITÉ ET LA SÉCURITÉ EN HAÏTI?

Jean-Marie Mondésir
Si le premier ministre Ariel Henry pensait pouvoir contrôler tous les pouvoirs de manière à satisfaire les ambitions de ses comparses qui ont signé l’accord du 11 septembre; il risquerait d’être déçu pour avoir mal évalué le contexte sociopolitique haïtien. Il échouera dans ses tentatives de confisquer le pouvoir du fait qu’il n’a pas obtenu l’accord de toutes les parties souhaitant une transition de rupture. Son arrogance et sa témérité peuvent freiner son élan tendant à creuser d’avantage le pays dans l’abîme. Tous ceux et celles qui pensaient que les opposants au régime de Jovenel Moïse allaient changer le système rétrograde qui exploite les maigres ressources du pays se rendent compte que ces entrepreneurs politiques cherchaient à défendre leurs propres intérêts au détriment de ceux de la population pauvre. Les formations politiques sans légitimité populaire qui ont pactisé avec le régime du Dr Ariel Henry ne produiront pas de résultats tangibles parce qu’elles n’ont pas de structure représentative à l’échelle nationale. Elles ne sont en mesure de prendre le pouvoir par la voie des urnes du fait qu’elles n’ont aucun projet de société chiffré et viable pouvant améliorer les conditions de vie de la population des bidonvilles. Leur dirigeant au chômage se cherche un emploi dans la fonction publique pour se remplir les poches. Il faut croire que les détracteurs du président Jovenel Moïse sont à la solde des oligarques corrompus qui les paient pour défendre leurs propres intérêts afin de gagner des miettes. De ce fait, les détracteurs du régime envisageaient de déstabiliser le pays de manière à empêcher les activités économiques, à décourager les touristes de rentrer au pays et à perpétuer un climat d’insécurité en vue de renverser le régime établi. À la vérité, le pays fait face à des ennemis très connus de la société qui n’ont pas de solution durable aux multiples problèmes confrontés par la masse défavorisée. Ils ne se préoccupent pas des revendications populaires et les citoyens vivent dans des conditions très précaires sur l’ensemble du territoire. Ils n’envisagent pas d’adopter des mesures visant à améliorer le taux de chômage exorbitant ni à encourager l’économie qui se dégrade au quotidien voire l’insécurité qui fait rage dans les grandes villes du pays. Ils veulent obtenir des postes dans l’administration publique non pas pour servir les citoyens, mais pour s’enrichir en pratiquant la corruption à l’approche des élections générales. Le remaniement du gouvernement du premier ministre Ariel Henry avec 8 nouveaux visages issus des signataires de l’accord du 11 septembre ne va pas résoudre les difficultés structurelles du pays. Les organisations politiques qui ont leur représentant au cabinet pensent à leurs intérêts économiques et elles ne se soucient pas des conditions difficiles des citoyens vivant dans les quartiers populaires des bidonvilles de la capitale et des villes de Province. Les organisations qui ont obtenu des postes au gouvernement remanié vont continuer à perpétuer la corruption en vendant des postes de l’administration publique aux plus offrants. Le premier ministre Ariel Henry sans légitimité populaire se croit détenteur de tous les pouvoirs après avoir passé plus de 120 jours sans adopter des mesures concrètes visant à créer la stabilité et à assurer la sécurité des citoyens. Il ne va pas très loin avec ces criminels qui l’entourent au cabinet du fait que ces derniers n’ont pas l’obligation de fournir de résultat tangible à la population. La raison est simple, Dr Ariel Henry ne fait pas l’unanimité dans les rangs des groupes de la société civile. Il n’est pas en mesure de freiner le climat d’insécurité engendré par les criminels qui font partie de son régime. Il est difficile de prévoir une amélioration des coûts de la vie dans un contexte où il n’y a pas de production agricole, pas de touristes, le taux de chômage s’accentue et l’insécurité bat son plein sur l’ensemble du territoire. À la vérité, l’assassinat du président Jovenel Moïse est la pire des choses qui pourrait arriver à ce pays. Les projets d’infrastructures qu’il a commencé pour favoriser le développement du pays se trouvent dans un état de délabrement. La société civile, les médias et les acteurs de l’opposition sont responsables du déclin de la nation haïtienne. Il n’y a pas d’espoir pour les jeunes avec ces criminels au pouvoir qui ont comploté pour assassiner le président de la République. On accusait le président de tous les maux du pays du fait qu’il a coupé des contrats juteux de certains oligarques qui se nourrissent des maigres ressources du pays. On promettait que le pays connaîtrait la stabilité, la sécurité et le progrès après le départ du régime. Plus de quatre mois se sont passés, la violence continue dans les bidonvilles et les citoyens sont victimes de l’insécurité et des cas kidnapping qui decapitalisent les familles de la classe moyenne. L’histoire aura à juger tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à l’assassinat de Jovenel Moïse du fait qu’il a osé dire non aux oligarques corrompus qui accaparent les maigres ressources de l’Etat haïtien. On est convaincu que ce gouvernement remanié n’apporte pas de solution à la guerre des gangs de la zone de martissant, ni au phénomène d’insécurité engendré par les cas de kidnapping des groupes armés. Les conditions de vie de la population ne s’amélioreront pas avec le régime Ariel Henry qui a pris la démocratie en otage avec ses comparses (SDP, DIOPOD, INITE, FUSION, PHTK, VÉRITÉ, etc). Jean-Marie Mondésir Juriste haïtien | Spécialiste en droit civil Éditeur de Port-Salut Magazine Portsalutmagazine.ca PDG radiodumontinter.com Partager :

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