janvier 27, 2022

QUEL ACCORD POLITIQUE PERMETTRA-IL DE DIRIGER LA TRANSITION APRÈS 7 FÉVRIER 2022?

Jean-Marie Mondésir
Après l’assassinat du président de la République qui devrait terminer son mandat le 7 février 2022, plusieurs observateurs s’interrogent sur l’accord politique permettant aux acteurs politiques de diriger le pays. On doit reconnaître que la société haïtienne fait face à une crise multidimensionnelle où l’Etat est failli à ses obligations constitutionnelles d’assurer la sécurité de ses citoyens. Près de 7 millions de jeunes sont au chômage et les coûts de produits de première nécessité augmentent de manière vertigineuse. L’économie nationale est en lambeaux, les institutions sont défaillantes et les acteurs politiques sont incapables de proposer un projet de société susceptible de répondre aux revendications populaires. Il est vrai que le président Jovenel Moïse a choisi Dr Ariel Henry bien avant son assassinat le 7 juillet 2021 comme premier ministre pour former un gouvernement de consensus avec l’opposition afin de créer la stabilité politique, d’encourager la croissance économique et de réduire les coûts des biens de consommation sur le marché local. Plusieurs mois se sont écoulés, le premier ministre n’est pas en mesure de contenir l’insécurité instituée par des gangs armés des quartiers difficiles ni la cherté de la vie. L’enquête sur l’assassinat du président piétine et les autorités gouvernementales n’ont pas manifesté leur volonté d’aider le juge d’instruction de trouver les auteurs intellectuels de ce crime odieux et barbare qui porte atteinte à la sécurité nationale. Dr Ariel Henry a proposé un accord visant à constituer un gouvernement apaisé et pacifique. Plusieurs organisations populaires et des formations politiques ont signé cet accord le 11 septembre à la Primature. Cependant, cet accord ne fait pas l’unanimité parmi plusieurs groupes de la société civile qui proposent une transition de rupture ayant un chef de l’Etat avec un gouvernement d’ouverture. Plusieurs observateurs constatent que Dr Ariel Henry éprouve beaucoup de difficultés à appliquer son accord du 11 septembre. Les signataires de cet accord exercent beaucoup de pression pour qu’il démissionne avant le 7 février 2022. De jour en jour, le chef du gouvernement dont le nom est cité dans l’assassinat du président Jovenel Moïse perd du terrain à cause de sa proximité avec l’un des présumés assassins Jean Félix Badio. Des gangs armés pullulent sur l’ensemble du territoire et la police n’est pas en mesure d’intervenir dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince pour contenir l’affrontement des gangs armés qui terrorisent les citoyens dans la zone Martissant et celle de Croix des bouquets. Des voix s’élèvent pour qu’il y ait un accord unitaire regroupant tous les accords existants (accord de la Primature, accord Montana, accord CESOC et accord lari a). La société civile soutient l’accord Montana qui préconise un régime bicéphale. L’accord PEN propose aussi une forme de gouvernance qui se rapproche de Montana. Il y a aussi l’accord CESOC qui offre une autre forme de gouvernance. Le Core group qui appuie le gouvernement dirigé par Ariel Henry semble se rallier à un seul accord où tous les acteurs mettent en priorité les intérêts supérieurs de la nation. Dans tout cet imbroglio politique, il est important de se demander : qui donne le mandat aux acteurs d’agir sans la volonté populaire? La démocratie serait-t-elle prise en otage par des acteurs qui ont grandement contribué à la faillite des institutions républicaines ? On sait qu’il existe près de 286 organisations politiques enregistrées au ministère de la justice et de la sécurité publique. Comment peut-on expliquer le nombre élevé des signataires de ses accords politiques? Dr Ariel Henry s’est proposé de poursuivre les actions du président Jovenel Moïse ( organiser les élections, adopter une nouvelle constitution, assurer la sécurité des citoyens, poursuivre les travaux de production électrique, pacifier les quartiers difficiles pour attirer le tourisme et les activités économiques, etc). Qu’a-t-il fait après de six mois à la tête de son gouvernement pour répondre aux revendications populaires? La rédaction de Port-Salut Magazine se propose de réfléchir sur les tractations magouilleuses des acteurs qui veulent maintenir le statuquo afin de protéger le système rétrograde qui opprime le peuple dans l’intérêt des oligarques corrompus et des narco-trafiquants. À suivre sur Port-Salut Magazine

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